Intervention de Rudy Salles

Réunion du 10 septembre 2013 à 16h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRudy Salles :

Monsieur le ministre, je ne participerai pas à votre numéro d'autosatisfaction, qui vous fait suggérer, avec le même lyrisme que lors des débats sur la loi de refondation, que nous sommes passés de l'ombre à la lumière. La charte de la laïcité me paraît certes une idée acceptable, mais je doute que son affichage dans les établissements suffise à la faire appliquer. Quelles mesures concrètes entendez-vous donc prendre ?

Quoi qu'il en soit, le plus important, en cette rentrée scolaire, est bien la mise en oeuvre des rythmes scolaires, qui nous impose une obligation de résultat, pour le bien-être de nos enfants, l'organisation et le pouvoir d'achat de leurs parents et les finances des collectivités locales, et pour que soit respecté enfin le principe de l'égal accès de tous non seulement au savoir académique mais également aux activités ludiques et pédagogiques inscrites dans le temps extrascolaire.

Notre objectif ultime reste d'améliorer les résultats de notre système scolaire dans le respect d'un principe au moins aussi fondamental que la laïcité : l'égalité des Français devant l'enseignement. Or il y a loin de la coupe aux lèvres ! Seuls 22 % des élèves changent de rythme en cette rentrée et vont expérimenter sans filet les nouveaux modes d'organisation. Où est donc l'égalité ? Force est de constater en outre la grande diversité des modes d'organisation choisis : 10 % des écoles auraient été tentées par le modèle parisien, en regroupant les ateliers périscolaires sur deux journées, tandis que 43 % d'entre elles ont préféré raccourcir l'après-midi et interrompre les cours vers 15 h 45 ou 16 heures pour proposer ensuite des ateliers. Difficile d'y retrouver ses petits…

Votre lyrisme redondant cache donc mal la confusion des priorités qui caractérise cette rentrée et le fait que seules les grandes villes de gauche ont adhéré par principe à votre réforme, sur le dos des familles, tandis que les élus locaux, dans leur grande majorité, avaient la prudence d'attendre ou de s'organiser pour ne pas faire des Français les otages de rapports de force politiques. Sans vouloir vous faire de procès d'intention, j'attends donc, monsieur le ministre, que vous présentiez à la représentation nationale, avant la fin de l'année, un rapport sincère et circonstancié sur l'application de la réforme des rythmes scolaires.

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