Intervention de Malek Boutih

Réunion du 11 juillet 2012 à 11h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMalek Boutih :

Monsieur le ministre, madame la ministre déléguée, comme beaucoup de mes collègues, je vous souhaite de réussir et vous exprime ma satisfaction de vous voir prendre des mesures d'urgence pour l'éducation, qui correspondent aux engagements du Président de la République. Je rappelle qu'il y a cinq ans, les mesures d'urgence, avec le bouclier fiscal, s'adressaient aux Français les plus riches… Le choix des Français a été entendu et c'est un message très important.

Nous devrions baptiser votre ministère, dans le cadre du débat budgétaire, le ministère d'économies, car chaque euro investi dans la réussite scolaire d'un enfant représente plusieurs dizaines d'euros que la Nation économisera au cours des années à venir. Lorsqu'on connaît le coût d'un jeune délinquant en échec scolaire et de sa réinsertion, il est clair qu'en tant que législateurs, notre responsabilité est de vous aider à réussir.

Vous placez l'école au coeur de l'identité et du destin commun de la Nation. À ce titre, j'appelle votre attention sur un point : la ghettoïsation de certains établissements ne revêt pas seulement un caractère social. Certes, les familles concernées vivent souvent dans des conditions très difficiles, mais on voit apparaître une discrimination fondée sur des critères ethniques. Cette césure, qui va à l'encontre des principes de l'école républicaine, rend le travail des enseignants très difficile et a des conséquences dramatiques. Il faut de tout urgence que le ministère s'intéresse à la situation de ces établissements.

L'identité nationale représente un enjeu important dans notre société. Elle se construit autour de certaines valeurs comme l'émancipation que peut apporter l'école, mais elle doit aussi affronter les préjugés racistes et antisémites qui se développent dans notre pays depuis quelques années de façon de plus en plus virulente. Nous assistons à la résurgence de propos et de passages à l'acte violent, qui impliquent de très jeunes gens. Tous ceux qui osent regarder la vérité en face sont frappés par cette violence et par sa banalisation.

Il y a urgence. Il faut, dès la rentrée, prendre un certain nombre de mesures pour rappeler aux valeurs républicaines et à la loi, pour contrer les préjugés à l'égard des citoyens en fonction de leur origine ou de leur religion et, compte tenu des événements dramatiques de ces derniers mois, pour engager une action plus ciblée à l'égard de l'antisémitisme.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion