Intervention de Frédéric Reiss

Réunion du 16 octobre 2013 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Reiss :

J'étais plutôt dubitatif avant de lire ce rapport. Mais je reconnais que c'est un travail est intéressant, fouillé, critique, dont nous pouvons partager le diagnostic.

On a bien compris que l'objectif était de donner un second souffle à la vie lycéenne, objectif dont devrait s'inspirer le ministre de l'éducation, s'agissant des rythmes scolaires…

Je commencerais par exprimer un regret concernant le projet de « Charte de l'élu lycéen », qui figure en annexe et mentionne des droits, personnels, liés à l'exercice du mandat ainsi que des obligations. Plutôt qu'« obligations », j'aurais préféré le mot « devoirs », qui est une contrepartie des droits du citoyen. Certes, le mot « devoir » indique une obligation, mais de nature juridique ; or, l'aspect moral est très important. Nous sommes dans le cadre de la démocratie représentative et même participative et cette dimension morale contenue dans le mot « devoir », que nous retrouvons sur notre carte d'électeur, à travers la mention : « voter est un devoir civique » et dans la charte des droits et devoirs du citoyen français que signent les demandeurs de la nationalité française, doit être liée en permanence à la notion de droit.

Vous avez évoqué la vie collégienne dans l'Académie de Strasbourg. Nous avons une riche histoire en Alsace, puisque s'y sont tenus les premiers conseils municipaux de jeunes. Il y avait auparavant des « chefs de classe » ; il y a maintenant des « délégués de classe » formés. L'Assemblée nationale n'est d'ailleurs pas en reste avec ses « députés juniors ».

Mais comment valoriser cet engagement ? C'est une tâche difficile, qui incombe aux chefs d'établissement, dont le rôle est déterminant. Il est évident que la valorisation de la vie lycéenne doit apparaître dans le contrat d'objectifs des lycées, pas forcément à travers des notes, mais par une reconnaissance de l'engagement et du mérite.

Je partage avec Yves Durand l'idée que si l'on cherche aujourd'hui un second souffle, c'est parce que le rôle des adultes est à redéfinir. Un CPE ne suffit pas ; il faut une implication de la communauté éducative dans la vie lycéenne. C'est vrai que la participation au Conseil de la vie lycéenne est considérée comme une absence aux cours plutôt que comme une présence en réunion, et qu'il importe avant tout de changer l'état d'esprit.

L'expérience du conseil de vie collégienne à Cernay a démontré que les jeunes n'avaient rien perdu du point de vue scolaire et avaient au contraire gagné en autonomie et en maîtrise de conduite de projets. Je suis convaincu que l'engagement citoyen mérite notre reconnaissance unanime.

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