Intervention de Martine Faure

Réunion du 30 octobre 2013 à 9h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Faure :

Permettez-moi de vous rassurer, monsieur le président : enseigner, c'est répéter, et comme le plus souvent personne n'écoute, il est bon de le redire…

Avant tout, je voudrais remercier notre rapporteure, au nom du groupe SRC, pour son rapport lucide et ses propos synthétiques, qui apportent un éclairage sans concession sur la place des sciences à l'école et au collège et sont porteurs de propositions concrètes.

Ce rapport traduit les choix politiques forts du gouvernement, qui entend donner la priorité à l'école et à la jeunesse. L'enseignement scolaire est ainsi le premier budget de l'État. Il intègre les moyens nécessaires à la transformation pédagogique du système éducatif, qui repose elle-même sur la formation initiale des enseignants et la priorité donnée au primaire.

Au travers d'un effort sans précédent, le projet de budget pour 2014 donne les moyens de la refondation de l'école en termes d'emplois, de crédits nouveaux, de formation, de généralisation du numérique, de politique d'inclusion face au handicap et de priorité donnée au primaire.

Il assure la montée en charge de la réforme de la formation initiale des enseignants au sein des ESPE. Enseigner est certes une vocation, mais c'est aussi un métier : l'enseignant doit prendre en charge les élèves en difficulté comme les élèves en situation de handicap, différencier ses pédagogies, construire des projets individualisés, participer à des projets d'établissement, travailler en équipe, utiliser les nouvelles technologies et agir avec des acteurs extérieurs à l'école.

Je ne m'étendrai pas sur le nombre d'emplois nouveaux. Au-delà des créations de postes, le projet de budget pour 2014 prévoit le financement des mesures de revalorisation du métier d'enseignant dans le premier degré, le replaçant au coeur même de la refondation de l'école, avec la montée en charge de l'indemnité de suivi et d'accompagnement des élèves (ISAE) et l'augmentation des possibilités d'accès au grade de professeur des écoles hors classe.

Je voudrais moi aussi insister sur les engagements pris dans le cadre de la loi sur la refondation de l'école de la République en faveur du renforcement de l'enseignement scientifique. Les mathématiques, la technologie et les sciences expérimentales font partie de la culture, au sens où ils permettent de se construire une représentation globale et cohérente du monde et de mieux comprendre son environnement quotidien. Comprise comme une dimension fondamentale de la formation des élèves, la culture scientifique et technologique repose non seulement sur une connaissance des principes et des finalités du raisonnement scientifique, mais aussi sur une pratique effective de la démarche scientifique.

Le constat révèle pourtant une désaffection des jeunes pour les filières scientifiques. Les universités scientifiques ont perdu nombre d'étudiants ces dernières années, principalement dans les filières des sciences de la terre et de l'univers, des sciences de la matière et des sciences du vivant.

Le rapport annexé à la loi du 8 juillet 2013 rappelle que la diffusion de cette culture scientifique et technique doit permettre à la France de conforter son avance scientifique, son tissu industriel, son potentiel économique, sa capacité d'innovation et sa compétitivité.

Plusieurs facteurs expliquent la désaffection constatée. Ils sont notamment liés aux programmes, au manque de formation des enseignants et à la pénurie de moyens matériels pour conduire des expérimentations. C'est peut-être sur ce point que vous pourriez nous apporter un éclairage supplémentaire au vu du travail que vous avez conduit.

Dès le plus jeune âge, où peuvent s'installer des difficultés irréversibles, la spécificité pédagogique des sciences au travers d'expériences et de mises en situation permettra d'appréhender plus aisément ces matières, tout comme faciliter le tâtonnement expérimental et apprendre à problématiser en découvrant un phénomène et en travaillant sur ses effets. Ces expériences pourront se développer non seulement à la maternelle et à l'école primaire, mais aussi – préconisez-vous – au sein des activités périscolaires organisées dans le cadre des nouveaux rythmes scolaires. Pouvez-vous nous éclairer davantage à ce sujet ?

La loi du 8 juillet 2013 a veillé à assurer les passerelles entre les cycles. Ces liaisons se traduiront aussi dans les enseignements scientifiques, car le passage de l'enseignement primaire à l'enseignement disciplinaire dispensé au collège marque aujourd'hui une vraie rupture. Comment optimiser les expérimentations allant dans ce sens et en faire un modèle général et adaptable ?

Un enseignement rénové par une réforme ambitieuse des contenus et de la pédagogie des sciences s'impose donc. Le groupe SRC se prononce bien sûr en faveur de l'adoption des crédits demandés pour 2014.

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