Intervention de Marie-Odile Bouillé

Réunion du 15 janvier 2014 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Odile Bouillé :

Ce travail sérieux et méticuleux offre à chacun d'entre nous un outil d'analyse précis sur la part de la culture dans le développement des territoires ainsi que des arguments pour mieux défendre les politiques culturelles proposées dans nos collectivités.

Nous avons en effet constaté à plusieurs reprises combien les manifestations culturelles soutenues par les collectivités publiques engendrent non seulement une émulation d'événements mais également des retombées économiques positives pour les territoires concernés. J'évoquerai l'exemple de « Marseille 2013 » ou, en Loire-Atlantique, celui d'« Estuaire 2009 » devenu en 2013 « Le voyage à Nantes », un événement aujourd'hui important, alors que nous ne nous disposions pas au moment de sa création des moyens d'analyse précis de son impact possible.

J'ai également noté que les branches culturelles contribuent à hauteur de 3,2 % à la richesse nationale et emploient 670 000 personnes dans le secteur – les emplois « culturels » dans toutes les entreprises s'élevant à 870 000. La culture irrigue donc non seulement le secteur culturel à proprement parler mais aussi le monde de l'entreprise – les exemples du photographe dans l'entreprise agroalimentaire et de la standardiste dans la chaîne de télévision sont parlants.

Le travail réalisé met par ailleurs en place une méthode rigoureuse au service des études d'impact conjoncturel des manifestations culturelles, méthode qui devrait permettre, grâce à une mise à jour régulière, d'assurer un suivi de l'évolution des activités culturelles.

Par ailleurs, démonstration est faite de l'existence d'un lien de causalité – je le crois sérieusement – entre culture et développement, le rapport établissant une corrélation positive entre la présence d'une implantation culturelle et le développement socio-économique d'un territoire. Il est ainsi prouvé que la politique culturelle n'est ni la « cerise sur le gâteau », ni une variable d'ajustement, mais constitue un véritable engagement pour la création d'activités économiques, l'emploi et le dynamisme des collectivités et de leurs habitants.

Cette étude nous permet donc de mieux connaître le lien entre la culture et l'économie. Elle doit nous encourager à soutenir les réformes et les évolutions des dispositifs de soutien à la création, dans l'attente d'une future loi sur la création.

Toutefois, la culture ne doit pas devenir un simple objet économique : la création doit y conserver toute sa place.

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