Intervention de Pierre Léautey

Réunion du 15 janvier 2014 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Léautey :

Je m'associe à mes collègues pour saluer la qualité du travail méthodologique fourni dans le cadre de ce rapport.

Il est d'autant plus important de pouvoir disposer pour la première fois des chiffres de l'apport économique de la culture qu'en période de crise économique et de nécessaire réduction des dépenses publiques, les dépenses culturelles sont trop souvent considérées comme un luxe superficiel qui ne serait pas indispensable. La culture devrait alors d'autant mieux servir de variable d'ajustement budgétaire qu'elle coûterait cher – c'est ce que du moins prétendent régulièrement certaines études.

Or, c'est précisément le contraire que ce rapport nous démontre. En effet, la culture c'est non seulement l'éducation, l'émancipation, l'ouverture d'esprit, la créativité mais également 57,8 milliards d'euros de valeur ajoutée, 3,2 % du PIB français en 2011, 670 000 d'emplois. La culture est aussi un des secteurs les plus fortement exportateurs – je pense aux jeux vidéo, avec le développeur Ubisoft, ou encore à la mode : elle participe de l'image de la France à l'international.

Comme le soulignait à juste titre un éditorial récent du Monde, « dans la compétition internationale, la culture est bien un enjeu central. Or, dans ce domaine, la France joue en première division ». Je crois qu'en qualité de membres de la Commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale et ardents défenseurs de l'exception culturelle française, nous pouvons être collectivement fiers de ce constat.

Je souhaite toutefois évoquer le bilan plus nuancé, souligné dans le rapport, de la diminution de la part des activités culturelles dans la valeur ajoutée nationale. En effet, celle-ci est en constante diminution depuis 2005 puisqu'elle passe de 3,5 % à 3,2 % en 2011. Outre l'explication conjoncturelle de la crise, que personne ne pourra nier, le rapport avance des raisons d'ordre structurel : les mutations profondes du lectorat de la presse et du livre, l'effondrement du secteur de la musique enregistrée et la baisse des prix des équipements technologiques culturels. Voilà bien la confirmation que le numérique et les avancées technologiques ont profondément transformé l'offre culturelle, les pratiques et les recettes.

C'est pourquoi je souhaite vous interroger sur les pistes envisageables pour accompagner cette transformation et permettre à la part de valeur ajoutée des industries culturelles de repartir à la hausse.

De même, l'enjeu international est essentiel pour notre industrie culturelle et notre compétitivité : comment l'État peut-il aider le secteur du jeu vidéo à gagner de nouvelles parts de marché et à faire perdurer l'excellence française en la matière ?

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