Intervention de Danielle Auroi

Réunion du 5 décembre 2012 à 16h30
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanielle Auroi, Présidente :

Monsieur le Ministre, je vous remercie d'avoir répondu à notre invitation à cette audition, que je suis heureuse de coprésider avec Mme Patricia Adam et Mme Elisabeth Guigou – vous voyez que la parité progresse ! Ce travail en commun, nous pouvons et devons le développer pour que l'Assemblée tout entière prenne conscience des enjeux européens. Nous avons souhaité vous entendre sur la vision et les priorités du Gouvernement en matière de politique européenne de défense. Notre commission a engagé la réflexion sur ce sujet en confiant à nos collègues Joaquim Pueyo et Yves Fromion la préparation d'un rapport d'étape qu'ils nous présenteront dès la semaine prochaine.

Nous avons déjà constaté avec plaisir combien la relance de l'Europe de la défense vous tenait à coeur. Depuis votre nomination au Gouvernement, vous n'avez en effet pas ménagé vos efforts, allant à la rencontre de nos partenaires européens pour les convaincre de poursuivre avec nous cet objectif énoncé par François Hollande lorsqu'il était candidat. Ces efforts ont porté leurs fruits puisque vous avez rallié plusieurs de nos partenaires à l'idée d'une opération au Nord-Mali début 2013. À propos de ce sujet sensible, nous pourrions réfléchir ensemble aux moyens de tirer l'Afrique de plusieurs mauvais pas.

Plus généralement, avec vos homologues de la défense et les ministres des affaires étrangères du groupe « Weimar + » – qui réunit l'Allemagne, l'Espagne, la France, l'Italie et la Pologne –, vous avez abouti à une déclaration commune sur la nécessité de relancer l'Europe de la défense, déclaration qui témoigne d'une ferme volonté politique de développer la coopération en Europe. De fait, cette volonté, couronnée par le prix Nobel décerné à l'Union, contribue bien plus que l'approche budgétaire à dessiner l'avenir que nous devons bâtir ensemble. « Si vis pacem, para bellum », disaient les Romains ; mais nous devons aujourd'hui contribuer d'abord à la paix.

Je souhaite vous interroger en premier lieu sur le rôle de la Grande-Bretagne qui reste, avec la France, la principale puissance militaire européenne. Les Britanniques ont-ils manifesté le souhait de s'associer à la relance de l'Europe de la défense ? Dans bien des domaines, ils donnent plutôt l'impression de vouloir de nouveau se mettre en retrait. La Grande-Bretagne s'est toutefois fermement engagée aux côtés de la France, de la Suède et d'autres pays européens lors des discussions relatives au traité sur le commerce des armes, en vue de réguler le commerce licite et de lutter contre le commerce illicite des armes classiques.

À ce propos, je souhaite également vous interroger sur les dégâts effroyables causés par les armes de petit calibre sur les civils et régulièrement dénoncés par les ONG, en particulier par Handicap International. Où en sont les négociations sur les engagements français et européens en la matière ?

Où en sont enfin les réflexions sur le lancement d'opérations de prévention des conflits à l'échelle européenne ? Le rapport de Catherine Lalumière avait en son temps proposé des pistes très convaincantes en vue d'instaurer une force d'interposition européenne. Cette idée est-elle encore à l'ordre du jour ? Est-elle définitivement abandonnée ? Va-t-elle renaître sous d'autres formes ?

Écologiste, venue comme telle de la culture pacifiste, consciente du fait que l'Europe est un espace de paix à construire jour après jour, j'aimerais que vous nous assuriez de la volonté européenne de parler d'une seule voix en matière de politique de défense.

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