Intervention de Barbara Pompili

Réunion du 18 juin 2014 à 9h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBarbara Pompili :

Au nom du groupe écologiste, je souhaiterais vous remercier pour la qualité de vos éclairages. Ce sont la négociation et la signature du prochain contrat d'objectifs et de moyens (COM) qui détermineront, dans le détail, les orientations stratégiques de Radio France pour cinq ans et les moyens qui accompagneront ces ambitions. Mais votre audition nous donne, dès ce stade, « avant l'heure » et quelque temps après votre nomination, l'occasion d'entendre votre vision stratégique.

Sur le fond, vous avez fait part de votre intention de voir Radio France relever le défi du numérique. C'est pour nous un axe tout à fait pertinent, étant donné que 20 % de la population n'a pas accès à France Info et que 30 % du territoire n'est pas couvert par France Bleu. Faire le pari de la RNT permettrait donc de régler ces problèmes de rupture dans la couverture du territoire. Par conséquent, j'aimerais que vous nous fassiez part de votre position sur la RNT.

Quelles sont par ailleurs vos réflexions concernant l'enrichissement mutuel des contenus éditoriaux des partenaires de l'audiovisuel public ? La « mise en commun » des ressources et le renforcement des synergies entre radio et télé semblent faire leur preuve ailleurs, notamment à la BBC. Aujourd'hui, les barrières entre ce qui est vu et écouté sont de plus en plus floues ; le développement d'offres numériques communes permettrait donc d'ouvrir de nouvelles potentialités, de nouveaux usages, à condition que ceux-ci soient sources d'enrichissement culturel.

L'exemple d'une plate-forme numérique dédiée à l'information – associant France 24, France Info, RFI – est souvent cité pour illustrer les bénéfices d'une telle démarche. Si celle-ci devait se concrétiser, il faudrait évidemment y associer les directions et les salariés concernés pour que ce projet collectif soit partagé par tous.

Je souhaiterais aussi vous interroger sur la négociation de la nouvelle convention collective. Comment l'abordez-vous ? La gestion des salariés précaires et des intermittents constitue d'ailleurs un point de vigilance pour notre groupe. Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur ce sujet et nous confirmer qu'il n'y aura pas de plan social à Radio France ?

Autre point, que vous évoquez dans votre rapport, celui du rééquilibrage nécessaire des ressources de France Bleu. Compte tenu de notre attachement aux cultures régionales, vous ne serez guère surpris si nous vous faisons part de notre préférence pour des ressources supplémentaires en lieu et place d'un rééquilibrage.

En ce qui concerne le « Mouv' », vous avez souligné la réorientation de cette radio vers la culture urbaine. Quelle en sera l'ampleur alors que le CSA lui-même a estimé que les changements fréquents de ligne éditoriale du « Mouv' » nuisent à son audience ? Le dernier ne datant que de la fin 2013, ne craignez-vous pas qu'un nouveau changement de cap ne soit prématuré ?

Pour conclure, je souhaiterais commenter vos propositions sur ce que vous appelez la culture du « tout gratuit » du service public. Depuis toujours, Radio France a été financé par la redevance, donc par le contribuable, à hauteur de 615 millions d'euros aujourd'hui. Il ne saurait être question, dans ces conditions, de demander à ce dernier une contribution supplémentaire. La gratuité des nouveaux services est, de ce fait, essentielle, d'autant que ceux-ci sont d'ores et déjà financés par les Français. Nous sommes donc totalement opposés à la valorisation de services additionnels qui consisterait, en réalité, à faire payer, au bout d'un certain temps, des podcasts. Cette option n'est tout simplement pas envisageable.

Ces considérations m'amènent à vous interroger sur RF8, que vous n'abordez pas dans votre rapport alors qu'il s'agit d'une chaîne entièrement numérique. Sa gratuité sera-t-elle maintenue ? À nos yeux, le fait de rendre payant son abonnement serait une erreur. Comptez-vous poursuivre le développement de cet outil qui pourrait séduire un public jeune habitué à des consommations musicales innovantes ?

Enfin, votre ambition de soutenir la création et les jeunes artistes reçoit notre entière adhésion.

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