Intervention de Rudy Salles

Réunion du 18 juin 2014 à 9h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRudy Salles :

Je tiens en premier lieu à vous féliciter pour votre nomination à la présidence de Radio France à l'unanimité par le Conseil supérieur de l'audiovisuel, et à vous adresser tous mes voeux de réussite dans cette mission de service public absolument fondamentale. Votre audition devant notre commission est l'occasion pour moi de souligner combien il est vital pour notre pays de voir émerger plus de nouveaux visages d'hommes et de femmes compétents et en phase avec leur époque et de leur faire confiance pour assurer la gouvernance et le management de structures aussi importantes que Radio France.

Je souhaiterais vous interroger plus particulièrement sur quatre points. J'ai la conviction que votre nomination ne doit rien au hasard mais se justifie par la qualité du projet stratégique pour Radio France que vous avez exposé devant le Conseil supérieur de l'audiovisuel le 27 février dernier. Pour autant, je voudrais vous interroger sur le processus de votre nomination. La loi organique et la loi ordinaire relatives à l'indépendance de l'audiovisuel public du 15 novembre 2013 ont rendu au Conseil supérieur de l'audiovisuel un pouvoir de nomination des dirigeants des entreprises publiques de l'audiovisuel. Voyez-vous dans votre nomination une marque d'indépendance du CSA ? Par ailleurs, quelle conception avez-vous de l'indépendance de Radio France et de votre propre indépendance ?

Vous allez entamer prochainement une discussion avec le gouvernement pour la définition du prochain contrat d'objectifs et de moyens. Comment appréhendez-vous la mise en oeuvre de votre programme stratégique et comment valoriser le rôle de Radio France dans le nouveau paysage médiatique de l'information, dans un contexte de fortes tensions budgétaires ? Avez-vous d'ores et déjà identifié des pistes pour que Radio France puisse participer à l'effort de réduction des déficits publics tout en préparant la nécessaire transition vers une offre numérique de plus en plus importante ?

Troisièmement, vous avez annoncé vouloir mettre fin à la culture du « tout gratuit » et que des contenus enrichis et les nouveaux usages pourront faire l'objet d'une valorisation. Vous avez notamment précisé que les contenus différés et les podcasts impliquaient un coût d'archivage, d'éditorialisation et de distribution pouvant justifier l'acquittement d'une contrepartie modeste. Comment donc justifier cette contrepartie alors même que Radio France fait partie des bénéficiaires de la redevance audiovisuelle, comme le soulignait le Président Bloche ? Ne vaudrait-il pas mieux envisager une refonte globale de la redevance audiovisuelle plutôt que de taxer certains contenus, et donc pénaliser certains publics ?

Enfin, vous avez plaidé pour une gouvernance intégrée et une équipe resserrée à la tête de Radio France. Ce type de modèle doit-il s'appliquer à l'ensemble des structures de l'audiovisuel public en France avec, à terme, une fusion des télévisions et radios publiques sur le modèle du service public belge ?

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