Intervention de Marie-George Buffet

Réunion du 18 juin 2014 à 9h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-George Buffet :

Le rapport d'orientation de Radio France confirme que la radio publique est écoutée par près de 100 % des foyers de notre territoire malgré les changements des habitudes de consommation des biens culturels. Ce résultat nous incite à saluer l'ensemble des personnels de la radio publique et le fait que cette radio produit elle-même ses contenus. Vous avez eu l'occasion de souligner qu'à votre avis, la production propre de contenus était un atout formidable pour la radio. Pouvez-vous nous confirmer qu'il n'y aura pas d'externalisation des activités pour des raisons financières ?

Dans le domaine de la radio, le service public joue un rôle essentiel en permettant à un maximum d'auditeurs de bénéficier d'apports de qualité en matière de culture ou d'information grâce à la diversité des antennes du groupe Radio France. Vous avez indiqué dans le rapport d'orientation qu'il fallait des chaînes généralistes encore plus éclectiques et des chaînes thématiques encore plus spécialisées. Mais ne faut-il pas réfléchir aux passerelles à établir entre ces différentes chaînes ? Comment, par exemple, accompagner des jeunes auditeurs du Mouv' à écouter France Musique ou France Culture ? Comment susciter chez les auditeurs l'envie de découvrir d'autres radios ? Vous avez souligné que France Info devait redevenir une chaîne d'actualités diffusant moins d'émissions pré-enregistrées. Je n'y reviendrai pas car cela répond à ma préoccupation. En revanche, je souhaite vous interroger, après le départ de RFI vers France Média Monde – que je continue de déplorer –, sur le positionnement de Radio France s'agissant des questions internationales et s'agissant de la francophonie à travers l'exposition de la musique dans les médias, que nous avons évoquée la semaine dernière, et la défense de la langue française sur les différentes chaînes du groupe public.

Je m'inquiète également de vos propos concernant la remise en cause de la culture du « tout gratuit » et le besoin de dynamiser de nouvelles ressources commerciales. Pour ma part, je pense que le financement par la redevance répond à une exigence d'indépendance et que celle-ci ne sera pas mieux garantie par des revenus commerciaux. Le service public, financé par nos concitoyens, doit faire preuve d'indépendance, notamment en matière d'information.

Enfin, vous avez abordé la question des rapports aux personnels et à leurs organisations syndicales. Vous parlez de rénovation des modes de gestion et des méthodes de management en précisant qu'il s'agit d'adopter une gouvernance s'appuyant sur les manageurs de proximité. Si nous ne pouvons que souscrire à votre volonté de vous adapter à l'ère numérique ou à celle de vous inscrire dans une politique favorisant l'égalité hommes-femmes, la parité dans la hiérarchie de l'entreprise et la diversité, quelles sont en réalité aujourd'hui les définitions présidant aux classifications des emplois et, donc, des déroulements de carrière des personnels ? Les syndicats et personnels de la radio ont en effet besoin d'assurances en ce qui concerne leur avenir puisque la précédente direction avait d'une certaine manière nié les qualifications et les métiers au profit de la notion d' « emplois ». Dans quel état d'esprit envisagez-vous la négociation sur la convention collective et pouvez-vous nous faire un point sur la question des contrats et de l'intermittence ?

J'observerai en conclusion que c'est une heureuse coïncidence que nous parlions aujourd'hui, 18 juin, de la radio. Cela nous permet en effet de souligner l'importance de la radio à ce moment-là !

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