Intervention de Barbara Pompili

Réunion du 1er octobre 2014 à 16h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBarbara Pompili :

Monsieur le ministre, je tiens tout d'abord à vous remercier pour votre présence car les échanges entre le Gouvernement et les parlementaires sont essentiels.

Concernant la jeunesse, grande priorité du quinquennat du Président Hollande, les chiffres véhiculés par la presse en cette période de rentrée témoignent de l'urgence d'agir. Je ne m'étendrai pas ici sur la nécessité de lutter contre le décrochage scolaire ou de faire en sorte que les inégalités sociales soient réellement combattues dans notre système scolaire. Vous l'avez dit vous-même, il faut investir dans l'éducation.

Je souhaite insister sur les projets éducatifs de territoire (PEDT) que nous avons inscrits dans la loi de refondation de l'école et qui constituent un excellent outil pour lutter contre ces inégalités. À la différence des enfants de familles favorisées, les écoliers de ZEP sont très peu nombreux à faire du théâtre, de la musique ou encore du dessin en dehors de l'école. Pour être initiés à ces activités, ils peuvent désormais compter sur les temps d'activité périscolaire. C'est un aspect très important de la réforme des rythmes scolaires que de permettre aux enfants, quels que soient leur lieu d'habitation, leurs origines, leur milieu socio-économique, de découvrir de nouvelles activités. Pour que cette réforme fonctionne, la gratuité et la concertation entre l'ensemble des acteurs concernés sont essentielles mais la volonté politique l'est tout autant.

Si j'insiste sur ce point, Monsieur le ministre, c'est parce que la réforme des rythmes scolaires et l'organisation des activités périscolaires devraient relever de l'interministériel. Les champs et acteurs concernés sont en effet nombreux et interconnectés : éducation nationale, vie associative, éducation populaire, jeunesse, sports, culture. Je souhaiterais savoir si votre ministère a prévu de s'investir particulièrement pour que cette réforme soit un levier pour les associations et que réciproquement celles-ci puissent constituer un réel soutien pour les écoles et les communes dans le déploiement de cette réforme.

Concernant le tissu associatif, la commission d'enquête mène actuellement des auditions qui confirment nombre de difficultés que nous avions déjà pointées, telles la complexité administrative, le manque de financement pérenne alors que les besoins augmentent, la précarité des salariés, la crise du bénévolat, les besoins en formation des bénévoles, la place des emplois d'avenir et de leurs tuteurs. Vous prévoyez de mettre en place un congé pour engagement. Dans quels délais ? Selon quelles modalités ? Comment envisagez-vous de soutenir les expérimentations menées par les associations dont la capacité à innover n'est plus à démontrer ?

En ce qui concerne le service civique, principal levier de la politique gouvernementale en faveur de la jeunesse, certains d'entre nous craignent que sa montée en puissance ne se fasse au détriment des moyens consacrés à la vie associative. En outre, la faiblesse des niveaux de rémunération de ces contrats pose question. C'est pourquoi j'abonde dans votre sens lorsque vous soulignez qu'il est nécessaire d'évaluer ce dispositif avant d'envisager de le renforcer.

S'agissant du sport, la volonté de votre prédécesseur, Mme Valérie Fourneyron, de travailler en concertation sur la loi de modernisation nous avait semblé être une très bonne initiative. S'intéresser à la gouvernance de ce milieu semble nécessaire. Nous considérons aussi que les inégalités de financement devraient être corrigées, notamment afin de privilégier la pratique du sport pour toutes et tous et de lutter contre les inégalités territoriales en matière d'équipements sportifs. Les objectifs sociaux et environnementaux des projets financés mériteraient également d'être mieux pris en compte.

En matière de grandes manifestations sportives, nous souhaitons insister sur le déséquilibre du rapport entre leur coût et leur trop faible contribution à la démocratisation du sport. Compte tenu des inquiétudes budgétaires, sociales et environnementales inhérentes à toute organisation d'un grand événement sportif international – je pense à la possible candidature du Grand Paris aux Jeux olympiques de 2024 –, je voudrais savoir s'il est envisagé de consulter les Franciliennes et les Franciliens, notamment après publication de l'étude d'opportunité.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion