Intervention de Hervé Féron

Réunion du 14 novembre 2012 à 11h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé Féron :

Sous votre présidence, la chaîne s'est progressivement réorientée dans un souci de consolidation de son audience et de fidélisation de ses publics, aux attentes variées. Usage des pesticides, euthanasie, monde de la finance sont autant de sujets de société traduits dans des documentaires et des fictions propres. Les trois quarts du budget de programmes doivent être destinés à la production d'oeuvres originales selon le COM 2012-2016. Tout cela contribue à rendre ARTE moins docte, plus accessible, mais en même temps plus européenne et surtout plus en prise avec son environnement sociopolitique. Le résultat est positif : 75 millions de téléspectateurs regardent ARTE chaque mois en France, en Allemagne, en Belgique, en Suisse et en Autriche. La part d'audience en France est en hausse. Quelles sont les actions envisagées pour renforcer encore les liens d'ARTE avec ses publics et poursuivre l'élargissement de l'audience ? Comptez-vous modifier à nouveau la ligne éditoriale pour répondre à cet impératif, sans altérer bien sûr l'identité forte de la chaîne ?

En 2012, plus des deux tiers du budget de la chaîne sont consacrés aux dépenses de programmes. En 2013, cette part tombera à 55,3 % du fait de la baisse de la dotation publique. Force est de constater que la structure des coûts d'ARTE est peu modulable : toute diminution de ressources par rapport aux prévisions du COM affecte donc le budget des programmes, ce qui peut mettre en péril le plan de relance éditoriale. Aussi souhaiterais-je connaître vos attentes en termes de financements, pour que les moyens alloués soient à la hauteur des ambitions d'ARTE et qu'on n'hypothèque pas un plan de relance qui fait ses preuves.

La tendance à la hausse des ressources propres vous semble-t-elle de nature à se pérenniser ? Quelle place accordez-vous aux ressources propres dans la mise en place de votre stratégie de redressement d'ARTE et quelles sont vos attentes en termes d'évolution des ressources de la chaîne pour pérenniser le programme d'excellence que vous avez lancé, dans le contexte budgétaire contraint que nous connaissons ?

Par ailleurs, les dépenses de gestion ont connu en 2011 quelques soubresauts par rapport aux cibles fixées par le COM. La part des dépenses de personnel dans les dépenses s'est élevée à 8,1 % contre 7,4 % en 2010, pour une cible de 7,7 %. La part des frais de structure dans les ressources a atteint 2,4 %, contre une cible de 2,85 %. Je souhaiterais connaître l'évolution de ces ratios qui, sans être alarmants, avaient attiré notre attention.

Vous souhaitez faire converger les compétences entre l'antenne et les nouveaux médias, développer la coordination au niveau du groupe pour allier efficacité et baisse des charges. Où en êtes-vous dans cette démarche, et quelle est votre évaluation des charges du groupe pour les années à venir ?

Enfin, en tant qu'élu lorrain, j'aimerais souligner la place toute particulière qu'occupe ARTE dans le paysage audiovisuel français pour les Lorrains. La chaîne leur offre en effet la possibilité de découvrir le pays situé juste à côté de chez eux : l'Allemagne. Je fais remarquer ici que France 3 a supprimé un certain nombre d'émissions locales, dont le magazine transfrontalier « Entre voisins », qui permettait chaque semaine de découvrir la culture et la société allemandes, et ce au profit d'émissions et de jeux produits par des sociétés de production privées.

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