Intervention de Franck Riester

Réunion du 10 décembre 2014 à 16h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFranck Riester :

Merci de nous avoir présenté de manière synthétique la situation de l'entreprise, monsieur le président-directeur général.

Certes, nous ne pouvons pas ne pas nous étonner de la dérive du coût de la réhabilitation de la Maison de la radio, mais le nouvel auditorium – certains d'entre nous étaient présents à son inauguration – est une fierté pour tout le personnel, pour Paris et pour notre pays ! Il constituera un outil exceptionnel au service de la musique.

Je souhaite soulever deux points majeurs concernant l'aspect budgétaire. D'abord, je trouve incroyable que nous ne parvenions pas à instaurer une relation normale entre l'État et les établissements publics dans notre pays. La dotation budgétaire inscrite au COM pour l'année 2014 était de 648 millions d'euros. Or l'État n'a finalement versé que 615 millions à Radio France. Comment peut-on justifier une telle différence ? L'État ne peut pas demander aux établissements publics de pratiquer une gestion rigoureuse, voire de réaliser des économies, s'il ne tient pas ses engagements en matière de financement ! Messieurs les présidents, ne pourrions-nous pas nous entendre collectivement – Gouvernement, Parlement, établissements publics, élus de droite comme de gauche – pour faire en sorte que l'on définisse des missions claires dans les COM et que les ressources promises soient au rendez-vous pendant cinq ans ? Cela devrait être, selon moi, une préoccupation essentielle.

Ensuite, je m'étonne de l'attitude de l'État à l'égard de l'audiovisuel public, pour ne pas dire qu'elle me révolte. Il y a quelques années, pour compenser la suppression de la publicité après vingt heures sur France Télévisions, l'État a décidé de créer une taxe sur le chiffre d'affaires des fournisseurs d'accès à l'internet (FAI), dite taxe « telco », ainsi qu'une taxe sur les recettes publicitaires des chaînes privées. Le produit de la taxe « telco » s'élève à environ 300 millions d'euros par an – 274 millions en 2013. Or, en 2015, la dotation budgétaire versée par l'État à l'audiovisuel public ne sera que de 160 millions. Cela signifie donc que l'État gardera 140 millions en 2015, et plus encore dans les années à venir, puisque la dotation à l'audiovisuel public sera supprimée d'ici à 2018 ! Comment peut-on encore dire aux FAI que la taxe que l'on prélève sur leur chiffre d'affaires contribue au financement de l'audiovisuel public ? Et comment s'étonner que le déficit de Radio France puisse atteindre 20 millions d'euros en 2015, alors que l'État ponctionne ainsi 140 millions sur le produit d'une taxe conçue et votée pour soutenir l'audiovisuel public ? Monsieur le président de la commission des finances, il s'agit, là encore, d'un dysfonctionnement majeur de notre dispositif fiscal !

J'aimerais connaître votre avis sur ces deux points, monsieur le président-directeur général, même s'il est peut-être délicat pour vous d'en parler.

Par ailleurs, France Télévisions mène un travail très important de rapprochement des rédactions. Est-ce une piste que vous envisagez à Radio France ?

Convient-il, selon vous, de revoir le bouquet de stations de Radio France ?

Dans plusieurs groupes privés, le développement de la radio filmée constitue une évolution majeure. Ainsi que vous l'avez souligné, celle-ci permet notamment une présence sur l'internet et sur les réseaux sociaux. Pouvez-vous décrire plus précisément votre plan d'action en la matière ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion