Intervention de Émilienne Poumirol

Réunion du 16 décembre 2014 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉmilienne Poumirol, rapporteure :

Enfin, comme vous avez pu le constater, nous ne vous avons pas abreuvés de chiffres. Et peut-être vous en étonnez-vous comme ce fut notre cas, lorsque commençant notre cycle d'auditions nous avons innocemment sollicité des chiffres qui ne sont pas venus, ou très tard et parcellaires. Car, aussi étrange que cela puisse paraître, personne n'est en mesure de dire aujourd'hui précisément combien il y a de blessés dans l'armée. Il y a bien un recueil épidémiologique, mais limité à certaines pathologies. Il y a le nombre d'évacuations sanitaires, qui ne dit rien sur les blessés traités sur place. Il y a les chiffres communiqués par les cellules d'aide mais tous les cas ne sont pas suivis et les périmètres sont différents. Il n'y a aucune consolidation de tous ces chiffres que chaque entité tient dans son coin. Tous nos interlocuteurs l'ont d'ailleurs déploré et nous ne comprenons pas comment l'institution peut se priver d'un outil statistique aussi utile. Il s'agit de notre première recommandation.

Nous n'allons pas rappeler toutes les observations et les recommandations formulées dans notre rapport mais seulement celles qui nous semblent les plus importantes, tout en saluant le travail accompli, en particulier sur le syndrome post-traumatique, par le ministère au cours des deux dernières années. En effet de nombreux groupes de travail ont été mis en place par le ministère, réunissant le SSA, le commandement, les cellules d'aide, les associations, ce qui permettra très certainement des améliorations rapides de ce système complexe.

Nous avons évoqué dans notre rapport une colocalisation des cellules d'aide, qui pourraient mettre en commun une partie de leurs moyens. Il nous semble que cet ensemble devrait s'élargir et comprendre des référents blessés représentant les différents services interlocuteurs du blessé et même accueillir des blessés au sortir de l'hôpital pour baliser leur suivi médical, sportif, administratif et social. Une sorte de maison du blessé qui trouverait naturellement sa place aux Invalides. Il s'agit d'un projet ambitieux mais d'une grande cohérence. Nous tenons également à ce que tout soit fait pour simplifier les procédures, et notamment celle de la pension militaire d'invalidité car j'ai eu le sentiment qu'il particulièrement difficile et incompréhensible pour les militaires, qui souffrent déjà de leur blessure, d'avoir toujours à se justifier, au mépris de la reconnaissance, pour peu que la rédaction de ce que j'appelle le certificat initial ait été approximative.

Et enfin, il nous semble impératif que soit poursuivie au sein du ministère une réflexion médicosociale sur la prise en charge du syndrome post-traumatique afin de mener des actions adaptées en prévoyant de former le personnel impliqué. C'est un problème auquel sont confrontés, dans le civil, d'autres ministères, les Affaires étrangères et l'Intérieur notamment, et je pense qu'il serait intéressant de disposer d'un système interministériel de référence.

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