Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 13 janvier 2015 à 15h00
Hommage aux victimes des attentats

Manuel Valls, Premier ministre :

Au fond, une seule chose compte : rester fidèle à l’esprit du 11 janvier 2015, à ce jour où la France, après le choc, a dit « non » dans un mouvement spontané d’unité nationale, à cette France qui s’est retrouvée dans l’épreuve, à ce moment où le monde entier est venu à elle – car le monde sait, lui aussi, quelle est la grandeur de la France, et ce qu’elle incarne d’universalité. La France, c’est l’esprit des Lumières ; la France, c’est l’élément démocratique ; la France, c’est la République chevillée au corps. La France, c’est une liberté farouche ; la France, c’est la conquête de l’égalité ; la France, c’est une soif de fraternité. La France, c’est aussi ce mélange si singulier de dignité, d’insolence, et d’éloquence.

Rester fidèle à l’esprit du 11 janvier 2015, c’est donc être habité par ces valeurs. Rester fidèle à l’esprit du 11 janvier 2015, c’est répondre aux questions que se posent les Français. Rester fidèle à l’esprit du 11 janvier 2015, c’est comprendre que le monde a changé – il y aura un avant et un après – et riposter, au nom même de nos valeurs, avec toute la détermination nécessaire. Fermeté, unité, sont les termes qui ont été utilisés par le Président de la République ce matin encore.

Nous allons donc entretenir – je l’espère – comme un feu ardent cet état d’esprit, et nous appuyer sur la force de son message d’unité, en revendiquant fièrement ce que nous sommes. Nous le ferons en nous rappelant sans cesse nos héros, ceux qui sont tombés la semaine dernière, au nombre de dix-sept ; en nous souvenant toujours, également, de ces héros que sont les membres des forces de l’ordre. Nous avons encore ressenti beaucoup d’émotion ce matin, dans la cour de la préfecture de police de Paris, où vous étiez nombreux, venant de tous les bancs de cet hémicycle. C’est aussi cela, la France.

Au cours de cette cérémonie, trois couleurs me sont venues à l’esprit, les couleurs de ces trois policiers – deux policiers nationaux, et une policière municipale. Elles témoignaient de la diversité de leurs parcours et de leurs origines. Trois couleurs différentes, trois parcours, mais trois Français, trois serviteurs de l’État. Devant leurs cercueils, aux côtés de leurs familles, il n’y avait que trois couleurs, celles du drapeau national : c’est cela, au fond, le plus beau message.

Au mois d’avril dernier, je vous ai dit, dans cet hémicycle, ma fierté – que chacun d’entre vous partage – d’être Français. Après ces événements, après les marches de dimanche dernier, un sentiment nous a plus que jamais renforcés – je crois que nous le ressentons tous – : c’est la fierté d’être Français. Ne l’oublions jamais.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion