Intervention de Élisabeth Guigou

Séance en hémicycle du 13 janvier 2015 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur l'autorisation de la prolongation de l'intervention des forces françaises en irak débat et vote sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente de la commission des affaires étrangères :

…ni celle de nos forces spéciales qui ont formé les peshmergas à l’utilisation des armes que nous leur avons livrées. Notre dispositif est souple et calibré en fonction de l’évolution de la situation sur le terrain : il a ainsi été progressivement renforcé, entre autres par l’arrivée des Mirage 2000 en Jordanie.

Je soutiens aussi le Gouvernement dans son souci d’obtenir de nos alliés américains un partage complet du renseignement.

Ces premiers résultats confirment le bien-fondé de la stratégie choisie, celle d’un soutien aérien aux forces terrestres irakiennes, auxquelles il incombe principalement de mener cette guerre, car nous ne devons pas nous substituer aux Irakiens ni à leurs voisins immédiats. Cette région du monde a trop souffert des ingérences occidentales ; elle doit aujourd’hui, avec notre aide, bâtir les éléments qui assureront sa stabilité et son développement.

C’est tout le sens de la stratégie politique que nous menons parallèlement à notre engagement militaire. Daech se nourrit des divisions entre les Irakiens, et son action ne sera contrecarrée que lorsque le gouvernement de ce pays aura rétabli un minimum de confiance en l’État. La diplomatie française, par la voix du ministre des affaires étrangères, a mis en garde le précédent gouvernement irakien contre sa politique sectaire et a salué la nomination d’un nouveau premier ministre pour favoriser la réconciliation nationale. Aujourd’hui, nous pesons de tout notre poids diplomatique pour faire avancer le processus politique.

Le maintien de l’Irak dans ses frontières actuelles suppose qu’un nouveau contrat soit conclu entre tous les citoyens, selon des termes qu’il leur appartient de définir. À cet égard, les signaux envoyés par le premier ministre Al-Abadi sont encourageants – je pense en particulier à l’accord conclu avec le gouvernement régional du Kurdistan – mais, évidemment, le chemin est encore trop long.

Notre stratégie politique encourage aussi l’union de l’ensemble des acteurs régionaux, qui ont tous intérêt à la défaite de Daech mais peinent à constituer un front uni. Nous devons encourager le dépassement des oppositions entre chiites et sunnites, au profit d’une vision qui fassent que toutes les puissances régionales soient garantes de leur sécurité collective.

Mes chers collègues, une fois de plus, notre pays est engagé dans une intervention militaire afin de défendre sa propre sécurité et ses valeurs. Notre débat – le troisième de ce type depuis le début de la législature – s’inscrit dans un contexte tragique, mais qui a suscité chez nos compatriotes une réaction admirable de force et de dignité. C’est dans cet esprit de rassemblement et de détermination, qui fait depuis plusieurs jours notre fierté de citoyens français, comme l’a souligné M. le Premier ministre, que je vous invite à mon tour à voter en faveur de la prolongation de cette intervention.

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