Intervention de Martine Martinel

Réunion du 10 mars 2015 à 17h15
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Martinel :

Le rapport remis par M. Marc Schwartz trace des perspectives ambitieuses pour l'avenir du service public, mais il fait aussi des constats assez mitigés et parfois paradoxaux. L'attachement du public à France Télévisions est ainsi une réalité tout autant que la perte d'audience et le vieillissement des téléspectateurs.

Le rapport souligne aussi l'existence de « lourdeurs internes » et d'« incertitudes pesant sur le financement du groupe » mais précise que « le groupe de travail est également convaincu que la télévision publique est plus que jamais nécessaire dans cet environnement fragmenté, éclaté, mondialisé ». Parmi ses nombreuses propositions, celle qui est relative au développement des offres numériques pourrait constituer une réponse au vieillissement préoccupant de l'audience.

Madame la ministre, à quelques mois de la nomination transparente et démocratique du nouveau président ou de la nouvelle présidente de France Télévisions par le CSA, vous publiez une feuille de route avec deux autres membres du Gouvernement, qui, loin de constituer une ingérence de l'État dans la conception du service publique, montre l'intérêt légitime et nécessaire de la tutelle pour un service public dont l'État est le premier financeur. Il s'agit de renouer un contrat de confiance avec les citoyens en proposant une « télévision qui ressemble aux Français ». Comment ce pari sera-t-il tenu ?

Le rapport Schwartz insiste sur la nécessité d'adopter pour le prochain cahier des charges « une expression sensiblement plus ramassée des missions et obligations de service public ». De votre côté, vous recommandez le choix d'un projet audacieux pour un service public libéré de la crainte de l'audimat, dont la mission se fondera sur un nouveau triptyque : comprendre le monde, faire rayonner la culture et la créativité française, faire participer les Français en repensant le rapport au public. Vos propos sur le sujet étaient complets mais pouvez-vous nous en dire encore plus ?

Vous annoncez un engagement sans faille de l'État en faveur de la télévision publique, ce qui n'empêchera pas de veiller à la bonne gestion de l'argent public. Les dispositifs indispensables pour mesurer l'efficacité d'une gestion saine de France Télévisions existent-ils ? Quelle politique commerciale l'entreprise publique pourrait-elle mettre en oeuvre ?

Le rapport rendu le mois dernier par le sociologue Henri Vacquin à la demande de France Télévisions met l'accent sur le climat social dégradé et les risques psycho-sociaux au sein de l'entreprise publique. On pense notamment aux salariés de France 3 qui disent souvent leur désarroi et leur sentiment d'être quasiment déclassés. Madame la ministre, peut-on envisager de donner un cap précis à France 3 sans se contenter de naviguer entre les préconisations contradictoires des rapports cités par le président Bloche ? Quel serait ce cap ? Est-il possible de prendre en compte le désarroi des salariés ?

Nombreux sont ceux qui se désolent de l'insuffisance du recours à la production en interne. Quels choix ferez-vous en la matière ?

La nouvelle présidence devra-t-elle mettre ses pas dans ceux de la présidence actuelle, ou bien des réformes mal perçues ou mal expliquées, comme le projet Info 2015, pourront-elles être gelées ou repoussées afin d'être renégociées et retravaillées ?

La même attention sera-t-elle portée à Radio France qui semble peiner dans les négociations salariales au point qu'une grève y est annoncée ? Je rappelle que des salariés de France Télévisions sont également en grève, même si cela est peu perçu. C'est le cas depuis quelques jours à l'initiative de la CGT et de la CFDT, qui étaient pourtant les premiers à signer les accords salariaux.

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