Intervention de Barbara Pompili

Réunion du 10 mars 2015 à 17h15
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBarbara Pompili :

Les écologistes partagent les conclusions du rapport Schwartz relatives à la nécessité de rationaliser et de simplifier les objectifs de France Télévisions. L'État actionnaire a toute sa part à prendre dans l'élaboration d'objectifs clairs. Le manque de lisibilité est à l'origine de problèmes pérennes et délicats qui restent encore à résoudre.

Le choix de relever le défi du numérique nous semble particulièrement intéressant, notamment en ce qui concerne la mise en commun des ressources des diverses entreprises de l'audiovisuel public. Le renforcement des synergies, par exemple avec les radios, a fait ses preuves ailleurs. Nous préconisons en conséquence la mise en place d'une arche numérique de service public. Le rapport incite aussi, à juste titre, sur la prise en compte des nouveaux modes de consommation des médias – le replay est par exemple de plus en plus utilisé. Ces évolutions peuvent susciter des inquiétudes de la part des personnels, notamment en ce qui concerne les polycompétences ; il faut y répondre.

J'en viens au projet Info 2015. En matière d'information, la mise en commun des équipes de France 2 et de France 3 peut faire l'objet d'un consensus à condition que le projet soit bien expliqué, que les personnels y soient associés et qu'ils voient où ils vont. Ce n'est malheureusement pas le cas, et le rapport Vacquin, cité par Mme Martine Martinel, a bien montré que certaines rédactions et certaines professions sont désormais dans une véritable situation de détresse. Nous aurions tort de prendre les inquiétudes de ces personnels à la légère. Nous devons absolument trouver ensemble les moyens pour que la fusion se déroule le mieux possible.

La différenciation des identités des chaînes doit également être plus prononcée. Il nous semble important de réaffirmer le rôle de France 3. On entend répéter que France 3 est la chaîne des territoires et non une chaîne nationale aux décrochages régionaux. Nous avons également dit notre préoccupation concernant l'impact de la réforme territoriale qui ne doit pas être l'occasion d'éloigner les antennes régionales du niveau local. Malgré le consensus qui se dégage, nous ne voyons pas comment les choses se mettent en place concrètement.

Il nous paraît important d'adapter France Télévisions à la façon dont la jeunesse consomme les médias pour la faire revenir vers la télévision de service public. Que pensez-vous de l'exemple de BBC Three qui a lancé des productions exclusives sur Twitter et sur Snapchat ?

Il est nécessaire d'augmenter la diversité dans l'audiovisuel public – elle ne doit pas être cantonnée à France Ô –, ainsi que la présence des handicapés qui doivent aussi apparaître à l'antenne. Le service public devrait être exemplaire sur ces sujets ; ce n'est pas le cas.

Le CSA a émis des mises en demeure concernant le traitement des attentats de janvier dernier. Ce qui s'est produit pose des questions sur la façon dont nous envisageons la liberté de la presse. Les journalistes eux-mêmes s'interrogent sur la gestion de l'information en concomitance avec des réseaux sociaux très rapides qui ne sont pas du tout encadrés. Comment gérer la liberté d'expression dans un tel cadre ?

Madame la ministre, vous avez évoqué l'extension de l'assiette de la redevance : quelles pistes suivez-vous en la matière ? Envisagez-vous un financement par la création ?

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