Intervention de Sophie Dessus

Réunion du 10 mars 2015 à 17h15
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSophie Dessus :

Je veux revenir, en espérant ne pas donner le sentiment de rabâcher, sur les éditions locales dont les salariés, techniciens comme journalistes, ont exprimé de fortes inquiétudes, que la divergence des conclusions de rapports qui les concernent n'est pas de nature à apaiser. Au printemps 2014, la direction de France 3 a commandé une étude qualitative sur quatre antennes excentrées – Toulon, Bayonne, Le Havre et Boulogne-sur-Mer –, étude dont la non-officialisation a ouvert la voie à toutes les spéculations : les salariés, notamment, y voient la preuve que ses conclusions allaient à l'encontre des projets de la direction. Selon ce document, les téléspectateurs regarderaient l'ancrage local comme un atout exclusif et identitaire de France 3 et demanderaient, en plus de la diffusion hertzienne, une diffusion via la box et le satellite. Chacun comprend les contraintes financières et accepte l'idée que le maillage territorial évolue, mais ces contraintes ne doivent pas remettre en cause la qualité de l'information : c'est là toute la difficulté.

Il n'y a pas de hasard : tout à l'heure, j'assistais à une conférence d'Edgar Morin qui nous rappelait que nous vivons dans un monde qui accorde une confiance excessive aux calculs et aux sondages, au risque d'appauvrir la connaissance. La leçon vaut pour la télévision, au vu de son impact dans notre quotidien, dans l'éducation et l'approche de la citoyenneté. « Enseigner à vivre », selon le titre du dernier ouvrage d'Edgar Morin, est aussi le rôle qui peut être celui d'une télévision publique de proximité et de qualité.

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