Intervention de Pascal Deguilhem

Réunion du 17 mars 2015 à 16h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Deguilhem :

La République a été odieusement attaquée au mois de janvier. Nous déplorons cette situation, mais les jeunes ne doivent pas, pour autant, être placés au centre de cette question, car les problématiques de la jeunesse d'aujourd'hui existaient avant le 11 janvier. Il y a, bien sûr, l'éloignement de notre jeunesse par rapport à l'emploi. Nous avons tous fait ce constat et nous essayons de trouver des solutions. Les propositions du Gouvernement vont dans le bon sens.

Dans un contexte de croissance atone, les nouvelles offres d'emploi ne peuvent apporter une réponse au défi qui nous est lancé à travers ces jeunes trop souvent et trop longtemps éloignés de l'emploi. Il y a une inadéquation entre l'offre d'emploi, le niveau de compétences et la motivation des jeunes à exercer l'emploi proposé. C'est aussi à nous, parlementaires, de chercher d'autres ressorts pour résoudre tout ou partie du problème du chômage des jeunes.

Les enjeux sont clairs. Il faut, à travers ces propositions, restaurer le maillon manquant entre l'école, ceux qui en sortent de façon insatisfaisante, et la vie active. Il faut également faire le constat des carences et des échecs du modèle familial, mais aussi du modèle d'acquisition des savoirs au sein de l'école, qui a pour conséquence le nombre trop élevé de décrocheurs.

Il faut fournir un cadre et mobiliser les ressources propres de l'individu afin de l'aider à s'élever ou simplement à se relever. C'est la raison pour laquelle je veux axer mon propos sur le service civique. Je parlais hier avec le préfet de mon département de la remobilisation autour du service civique. Un sous-préfet a été nommé afin que nous puissions offrir des missions suffisamment étoffées pour satisfaire la demande. J'appelle comme vous à la montée en charge du service civique, mais je m'inquiète du décalage entre l'offre de missions, la façon dont ces offres vont transiter à travers nos différents services et être validées, et la demande des jeunes.

Par ailleurs, la grande diversité des dispositifs en faveur des jeunes proposés par le Gouvernement pose un problème de lisibilité et mériterait quelques éclaircissements. Il faudra faire des efforts en ce sens.

Il faut trouver tous les leviers pour favoriser les pratiques sportives dans les clubs, dans les établissements scolaires et dans les quartiers avec les associations. On ne pourra pas mégoter sur la question de la formation, du soutien aux associations et à l'encadrement ni sur la mise en confiance et en relation avec les clubs et les fédérations. Il faut faciliter la pratique du sport dans le parcours scolaire. À cet égard, la question du certificat médical devrait être discutée dans le cadre du projet de loi relatif à la santé. Il convient de favoriser au maximum les pratiques sportives pour que les enfants puissent y accéder sans difficulté.

Monsieur le secrétaire d'État aux sports, on fait souvent le lien entre les grands événements sportifs et la mobilisation d'une nation autour des pratiques sportives. Aujourd'hui, à un peu plus d'un an de l'UEFA 2016, je m'inquiète du manque de mobilisation autour de cet événement. Faisons en sorte de déclencher dès maintenant – et pas seulement trois mois avant – la mobilisation dans les quartiers, dans les zones rurales et auprès de tous les publics.

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