Intervention de Guénhaël Huet

Réunion du 17 mars 2015 à 16h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuénhaël Huet :

Monsieur le ministre, je vous félicite d'avoir commencé votre intervention par une belle formule empruntée à Jacques Chirac. Cela montre que l'idéal républicain est une notion qui nous unit.

Je vous félicite moins pour l'expression anglo-saxonne de « New Deal » que vous avez utilisée, sachant que c'est en ce moment la semaine de la francophonie et de la langue française. Par conséquent, il serait bon que l'on usât de notre belle langue. J'ai constaté par ailleurs que l'on parlait également de la langue française dans le document sur l'égalité et la citoyenneté que vous nous avez remis.

Nous sommes d'accord avec le diagnostic que vous avez fait. Je n'en fais grief à personne, mais il n'aurait sans doute pas fallu attendre la survenue des terribles événements du mois de janvier pour défendre les valeurs républicaines. Nous avons une responsabilité collective en la matière.

Si nous partageons votre constat et votre diagnostic, j'ai le sentiment que vous mélangez le diagnostic et les objectifs. Vous posez un diagnostic et vous proposez immédiatement après des mesures qui peuvent avoir une certaine efficacité, d'autres un peu moins.

Comme beaucoup d'entre nous, quels que soient les bancs, je suis assez sceptique s'agissant de votre politique des emplois aidés. D'autres gouvernements ont eu recours aux emplois aidés avec, malheureusement, un même constat d'échec. Sans croissance économique, il ne peut pas y avoir d'emploi. Je vois mal comment la croissance économique pourrait revenir dans notre pays avec un taux de prélèvements obligatoires de 45 ou 46 %, alors qu'il est inférieur de 8 à 10 points chez nos voisins européens. Nous devons régler ce problème, qui dépasse largement le cadre de votre ministère, mais que je souhaitais tout de même rappeler.

Ce n'est pas à vous que je m'adresse, monsieur le ministre, je parle de façon générale, pour bien défendre les valeurs républicaines, encore faut-il ne pas faire de confusion. La liberté n'est rien sans la responsabilité. On a trop souvent découplé ces notions, la liberté devenant une sorte d'acquis, de facilité, alors que la liberté, comme la République, est une exigence liée à la notion de responsabilité.

On a aussi trop souvent confondu l'égalité et l'uniformité. L'égalité n'est pas l'uniformité, non seulement en matière juridique, mais aussi en matière philosophique. Il faudrait insister à nouveau sur les valeurs républicaines, car si l'on veut les défendre, il ne faut pas les confondre avec d'autres valeurs.

En ce qui concerne vos propositions, augmenter le pouvoir d'achat des jeunes est une mesure que nous ne pouvons que soutenir, sous réserve du taux de charges qui pèse sur l'économie. Développer la formation des jeunes est, bien entendu, une proposition importante, même si je préfère dire qu'il faut l'adapter aux réalités économiques du moment. Trop de formations sont en décalage par rapport aux réalités économiques. Certes, il faut avoir une culture générale, un cursus globalisé, mais cela ne suffit pas pour accéder à la vie professionnelle.

J'en arrive au sport, dont les vertus sont nombreuses. Le sport, c'est le goût de l'effort, le dépassement de soi, le respect des autres et le respect des règles. Quand on énumère ces quatre facteurs, on s'aperçoit qu'on est, dans notre société, très loin du compte. On n'a pas suffisamment appris à chacune et chacun de nos concitoyens qu'il fallait se battre pour réussir, respecter les autres et respecter les règles. L'enjeu est très important. Bien entendu, nous sommes prêts à vous accompagner, monsieur le ministre, pour faire en sorte que les valeurs républicaines soient respectées et remises au goût du jour.

Par ailleurs, qu'en est-il de l'organisation des Jeux olympiques ? Il semble y avoir un flottement en la matière.

Enfin, quelles mesures êtes-vous à même de prendre pour qu'il y ait davantage de liens entre le sport professionnel et le sport amateur ? C'est une des difficultés de notre organisation sportive. Si le champ du sport n'est pas suffisamment occupé par les valeurs républicaines, c'est aussi parce qu'il y a un trop grand décalage entre le sport professionnel et le sport amateur.

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