Intervention de Isabelle Attard

Réunion du 25 mars 2015 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Attard :

Je tiens à saluer M. le secrétaire d'État Thierry Braillard pour avoir eu l'initiative de ce rapport et à féliciter M. Karaquillo, Mme Guyart et M. Carrière pour la présentation qu'ils en ont faite.

C'est vrai, le lycée sports-études est le premier lieu où l'on constate un énorme gâchis sportif. En 1984, j'étais en seconde, à Font-Romeu. Nous étions alors trente. Trois ans plus tard, en terminale, j'étais toute seule. Où sont passés les vingt-neuf autres ? Pour quelle raison certains ont-ils abandonné en cours de route ? D'autres ont été renvoyés du lycée pour mauvais résultats scolaires. Était-ce parce que l'entraînement était trop difficile ? L'éloignement familial était-il trop dur à supporter ? Le nombre de redoublements a été assez conséquent. Les choses ont peut-être changé depuis. J'espère que l'audition de M. Martin Fourcade vous aura apporté des éléments de réponse sur ce point.

J'ai pu constater un manque criant d'accompagnement psychologique des adolescents plongés dans ces lieux de sport de haut niveau que sont les lycées sports-études, même si cela répondait à un souhait de leur part. Les entraîneurs sont soit des directeurs techniques nationaux, soit des personnels qualifiés pour préparer les entraînements hebdomadaires et mensuels des jeunes qui sont entre leurs mains, mais ils ne sont pas compétents pour assurer un accompagnement psychologique. Et pourtant, les parents leur confient leurs adolescents. Mettez cent adolescents dans une boîte – en l'occurrence le lycée – et secouez. Regardez alors ce qui se passe. S'il n'y a aucun adulte compétent pour assurer leur suivi, c'est là que le gâchis commence.

Dans notre commission, nous évoquons souvent le rôle des conseillers d'orientation. Dans les lycées sports-études, ceux-ci sont bien évidemment très importants. A-t-on les moyens d'avoir un nombre suffisant de conseillers d'orientation pour aider ces jeunes qui ont parfois déjà une carrière de sportifs de haut niveau et qui doivent préparer leur reconversion alors qu'ils n'ont que dix-huit ans ?

S'agissant de la reconversion professionnelle, je vous citerai l'exemple de Céline Géraud qui a suivi la spécialité Sport Com', créée par Jacques Marchand, au sein du centre de formation et de perfectionnement des journalistes. Chacun sait que cette vice-championne du monde de judo a réussi sa reconversion professionnelle dans le journalisme sportif. Mais on ne connaît pas beaucoup d'autres exemples. A-t-on une idée du nombre de sportifs de haut niveau qui ont réussi leur reconversion professionnelle grâce à ces centres de formation ?

Les sportifs connaissent-ils bien les avantages dont ils peuvent bénéficier ? Savent-ils que des places leur sont réservées, qu'ils peuvent accéder, sans concours, à des formations de kinésithérapeute et d'ergonome ? Les places qui leur sont réservées sont-elles bien occupées par des sportifs de haut niveau, ou y a-t-il des places vides par méconnaissance de ces accès privilégiés ?

De la même façon, les sportifs de haut niveau savent-ils qu'ils bénéficient de facilités pour accéder aux concours de la fonction publique, par exemple que la limite d'âge ne leur est pas applicable ? Combien de sportifs s'inscrivent à ces concours ?

J'espère, comme Brigitte Bourguignon, que nous irons au terme du travail législatif et que nous pourrons reprendre la plupart de vos préconisations dans une proposition de loi.

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