Intervention de Michel Herbillon

Réunion du 1er avril 2015 à 9h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Herbillon :

Nous sommes très heureux, cher Pierre Lescure, cher Thierry Frémaux, de vous accueillir dans notre Commission. Dans quelques semaines s'ouvrira la première édition organisée sous votre présidence, monsieur Lescure. Nous ne doutons pas que vous rencontrerez tout le succès que vous méritez. Nous apprécions beaucoup, monsieur Frémaux, votre disponibilité chaque fois que nous souhaitons vous rencontrer, non seulement dans le cadre de notre Commission, mais aussi au titre du groupe d'études – très actif – sur le cinéma et la production audiovisuelle, que je copréside avec Marcel Rogemont. Nous vous sommes aussi très reconnaissants de tout ce que vous faites pour le cinéma, pour la ville de Lyon et pour le Festival de Cannes.

La question du cinéma nous rassemble tous à l'Assemblée, ce qui n'est pas si fréquent, même sur les sujets culturels. C'est un domaine dans lequel nous agissons en commun, au-delà des clivages politiques. Vous avez rappelé, monsieur le président, tout ce nous avons fait au cours de cette législature et des précédentes, avec des majorités différentes, pour promouvoir le cinéma, favoriser la localisation des tournages en France, faire évoluer les Sociétés de financement de l'industrie cinématographique et de l'audiovisuel (SOFICA), conforter le crédit d'impôt, etc. Je rappelle que la loi de 2010 relative à la numérisation des salles de cinéma, dont j'ai eu l'honneur d'être l'auteur et le rapporteur, a été adoptée par l'Assemblée nationale sans aucune opposition. Les professionnels, tant les distributeurs que les exploitants, ont souligné l'intérêt et la qualité du dispositif mis en place, qui a donné des résultats : la France est l'un des rares pays au monde où les salles de cinéma ont été presque toutes numérisées dans un délai extrêmement bref, ce qui n'était pas acquis au départ.

Nous sommes très attachés à la vitalité du cinéma pour plusieurs raisons. D'abord, parce qu'il représente souvent le premier accès à la culture, à la création et à l'art, notamment pour les jeunes issus de quartiers difficiles ou défavorisés. Nous en sommes conscients sur tous les bancs, en particulier sur ceux de l'UMP. Ensuite, parce qu'il s'agit d'un secteur très important de nos industries culturelles, ainsi que vous l'avez rappelé. Certains oublient parfois que la culture est aussi une industrie. Enfin, parce qu'il constitue un élément de l'image de la France et de l'attractivité de notre territoire, du point de vue non seulement culturel, mais aussi touristique, avec cet aspect de la Côte d'Azur et de la Croisette que l'on qualifie parfois de « glamour » ou de « paillettes », mais qui contribue à forger l'identité de notre pays.

Outre le festival lui-même et le marché du film, mentionnons la Semaine de la critique, qui est l'occasion de mettre en avant des courts et des moyens métrages, et qui aide les jeunes talents à se faire connaître. Elle fait souvent partie des premières étapes de la carrière d'un cinéaste : Ken Loach, Wong Kar-wai, Jacques Audiard, Bertrand Bonello, François Ozon et tant d'autres y ont fait leurs débuts.

Nous partageons l'amour du cinéma, à l'Assemblée nationale et au-delà. Je tiens à souligner l'initiative très importante que vous avez prise cette année, avec le nouveau programme Women in Motion, qui vise à mettre en avant la contribution des femmes au septième art, non seulement en célébrant leur talent, mais aussi en faisant évoluer la réflexion sur leur rôle dans l'industrie du cinéma et, peut-être aussi, sur la représentation de la femme au cinéma. Pouvez-vous nous donner quelques précisions sur ce programme ?

Quels sont les critères de la bonne santé du festival, dont vous avez parlé ? Quels sont les ingrédients qui permettent de dire qu'une édition est réussie par rapport à une autre ?

Vous avez évoqué le cinéma italien. Nous avons tous en mémoire et dans nos coeurs les magnifiques films qu'il a produits. Dans quelques jours d'ailleurs s'ouvrira à la Cinémathèque française une exposition sur Michelangelo Antonioni. Or le cinéma italien n'a plus la même vitalité ni la même diversité que par le passé. Si le cinéma français a pu résister à tout depuis 1945, notamment à l'invasion des télévisions commerciales, c'est sans doute grâce à notre modèle spécifique de financement, avec tous les dispositifs de soutien que nous connaissons. C'est aussi à cet élément de l'excellence française que nous sommes attachés en tant que représentants de la Nation.

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