Intervention de Thierry Braillard

Réunion du 5 décembre 2012 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Braillard :

Yves Durand a parfaitement résumé le problème auquel nous sommes confrontés : la priorité donnée à l'enseignement primaire fait consensus, mais la question est de savoir comment la concrétiser.

Selon nous, l'égalité, l'un des trois éléments de notre devise républicaine, c'est la justice. Nous devons donc parvenir à éviter les injustices et à faire en sorte que tout enfant entrant en maternelle bénéficie des mêmes moyens que les autres. Or on ne peut parler de refondation de l'école sans partir de deux constats : celui des disparités territoriales entre grandes concentrations urbaines et déserts ruraux, d'une part ; celui du rôle important, sinon prépondérant, joué par les collectivités territoriales dans le financement de l'enseignement élémentaire, d'autre part. Mais la capacité à investir dans l'enseignement varie beaucoup d'une collectivité à l'autre, si bien qu'en certains endroits des classes comptent toujours plus de 35 élèves tandis que d'autres, ailleurs, sont beaucoup moins chargées. « Dis-moi où tu habites, et je te dirai comment tu seras traité ». C'est une première injustice, contre laquelle des élus de la République se doivent de lutter.

Ainsi, malgré l'existence des contrats éducatifs locaux, les tentatives de combler les inégalités sociales au sein de l'école se heurtent aux inégalités territoriales.

Il est vrai que l'on observe parfois un défaut de professionnalisme chez les maîtres d'école maternelle, alors que leur rôle est crucial. En effet, si l'enfant se construit au cours des dix premiers mois de sa vie, ses cinq premières années sont également essentielles. Or ce ne sont pas les enseignants les mieux formés qui vont l'accompagner au cours de cette période. Cela pose un vrai problème.

Le constat est similaire s'agissant des relations avec les familles. Les enseignants estiment n'avoir ni le temps ni les moyens de nouer des contacts réguliers avec elles, ce qui est pourtant indispensable.

S'agissant des rythmes scolaires, l'analyse ne peut faire abstraction de l'évolution des conditions de vie : généralisation de l'exercice d'une profession par les deux parents, augmentation du nombre de familles monoparentales… Et les rythmes scolaires ne sont pas sans effet sur la vie professionnelle des parents. D'autre part, il convient aussi de considérer le coût pour les collectivités locales : l'application de la réforme des rythmes scolaires dès la rentrée 2013 représenterait pour la ville dont je suis l'élu, Lyon, un surcoût de 5 millions d'euros.

J'ai lu dans le rapport de l'Institut Montaigne que la progression d'un élève sur une année dépendait pour plus de 20 % de son enseignant. Comment peut-on prendre en compte les apports de la psychologie cognitive pour réduire ce pourcentage ?

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