Intervention de Anne-Yvonne Le Dain

Séance en hémicycle du 8 juillet 2015 à 21h30
Réouverture exceptionnelle des délais d'inscription sur les listes électorales — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne-Yvonne Le Dain :

Trois cents secondes, c’est un joli temps pour parler d’un sujet majeur pour lequel la question du temps a été posée tout au long de la discussion. La future région naîtra le 1er janvier et il est important que le maximum de personnes qui vivent dans ces nouvelles régions s’approprient cette élection et cette nouvelle institution. Car c’est bien d’une nouvelle institution dont nous parlons et il fallait permettre, jusqu’au dernier moment, à tous ceux qui sont là, de s’exprimer sur ceux qui gouverneront cette nouvelle institution, dont la taille, les formats, les ambitions, les mandats, les missions, seront essentiels pour la réorganisation de notre territoire, de notre France, en métropole comme dans les DOM.

Vous contestez la tenue d’élections en décembre mais il n’est pas possible de créer une nouvelle institution autrement qu’un 1er janvier. C’est la loi, ce sont les textes. Vous devriez le savoir et l’assumer, chers collègues. Nous sommes en République, et nous devons appliquer les lois. Notre hémicycle doit en être garant. C’est l’enjeu de ce vote.

Notre majorité a voulu que la démocratie s’exprime par les gens qui sont là cette année-là et non pas seulement par ceux qui étaient là aussi l’année d’avant, car il faut accueillir tout le monde. Dans notre pays, les mutations, les transformations, les déménagements, sont légion. Ils concernent les jeunes, bien sûr, mais plus généralement tous ceux qui travaillent et vont là où on leur propose un emploi, là où ils sont prêts à apporter leurs qualités, leurs compétences et leur force de travail, là où parfois aussi est leur famille car la situation économique difficile leur fait chercher près des leurs ce qui parfois manque ailleurs quand le travail n’est pas là.

Cette réforme est profondément démocratique et elle pose des principes qui nous font vibrer. Ces élections, qui auront lieu peu avant Noël, transformeront la France. Paris et le désert français, ce n’est pas encore fini, mais nous avons l’ambition, grâce aux métropoles, aux nouvelles régions, au socle consolidé des départements, de faire naître de l’économie de partout. Parce que les régions sont le chef de file de l’économie, tous ces gens iront voter.

Bien sûr, il y aura des abstentions, mes collègues en ont parlé, en particulier Mme Pochon, M. Popelin ou Mme la secrétaire d’État. Mais la question des dates est importante. La démocratie est une matière compliquée en France. Qui votait ? Les aristocrates, puis les bourgeois, puis l’ensemble des citoyens, très longtemps après, les femmes, il y a quarante ans, les jeunes de dix-huit ans. À présent, les nouveaux venus pourront, à leur tour voter. Les nouveaux venus, on ne les caractérise pas. On les a, on les prend, on vit avec et on les associe. C’est cela, la démocratie participative.

Puis, il y a ceux qui ne votaient pas mais qui se disent que, peut-être, dans cette nouveauté d’une grande région nouvelle, qui prendra une dimension différente, il reste un enjeu à relever. Ceux qui, pas encore inscrits, décident d’y aller. Ceux qui sont inscrits ici, mais vivent ailleurs. Ceux qui vivent ici mais veulent voter là-bas, où ils ont un passé et une histoire. Ce sera possible, cette année-là, parce que l’enjeu est essentiel.

Le vote, la démocratie, c’est une histoire d’enjeux, de participation, de République.

Et nous voici aujourd’hui, ici, ce soir, en deuxième lecture, après moult atermoiements de l’opposition, après avoir tergiversé, au Sénat, sur des mots, des places. Quatre mois pour se mettre d’accord sur soixante-quinze mots, rendez-vous compte ! Il est temps, à présent, d’aller de l’avant.

La mobilité est source d’économie, de vitalité, de puissance. C’est un choix ou un besoin, mais qui doit s’exprimer dans le vote démocratique.

Nous vivons un moment important. Nécessité faisant loi, faisons la loi.

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