Intervention de Sylvie Tolmont

Réunion du 8 juillet 2015 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSylvie Tolmont :

Hier tombaient les résultats pour près de 700 000 candidats au baccalauréat, cet examen-phare dans la vie d'un élève, marquant la fin de sa scolarité dans le secondaire et son entrée dans l'enseignement supérieur. Véritable rite de passage du statut d'élève à celui d'étudiant, le baccalauréat est l'un des fondements de notre système éducatif, une grande étape dans la construction de l'identité étudiante et dans l'émancipation du parcours de formation. Or, si sa symbolique est forte, son impact concret et son sens réel suscitent davantage le doute.

En effet, le baccalauréat apparaît de plus en plus éloigné du monde du travail, déconnecté de la poursuite des études, inadapté à un système d'orientation intelligent qui accorderait toute l'attention qu'elle mérite à l'admission sur dossier scolaire, comme c'est déjà le cas pour intégrer les classes préparatoires ou les IUT. Il est, en outre, très coûteux.

Votre rapport comporte une analyse approfondie de cette situation et des propositions pertinentes pour y remédier, en simplifiant l'organisation de l'examen, en améliorant sa qualité certificative et son articulation avec l'enseignement supérieur. Si je salue la cohérence de ces préconisations, je m'interroge sur plusieurs points.

Sur le plan idéologique, ne craignez-vous pas que l'héritage culturel et la charge symbolique du baccalauréat n'empêchent toute réforme à son sujet ?

Plus concrètement, lorsque vous proposez de concentrer les épreuves finales sur un nombre limité de matières fondamentales et de renforcer le rôle du contrôle continu pour les autres, je m'interroge sur le choix des critères pour sélectionner ces matières fondamentales. Seraient-elles différentes selon les filières ou constitueraient-elles un tronc commun, au moins dans les filières générales ? Les seuils éliminatoires que vous évoquiez les concerneraient-ils ? Enfin, que proposez-vous d'ajouter à l'examen pour qu'il permette l'acquisition des compétences nécessaires à la poursuite d'études supérieures ? Cette acquisition relève-t-elle de l'apprentissage des savoirs ou des savoir-faire ? S'évaluerait-elle sous la forme d'une épreuve finale, ou dans le cadre du contrôle continu ?

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