Intervention de Pascal Demarthe

Réunion du 8 juillet 2015 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Demarthe :

Le rapport est riche d'enseignements et de constats, mais il est riche aussi des 33 propositions qu'il comporte.

Il met en avant un certain nombre d'insuffisances de notre système actuel de formation initiale, qui enferme très tôt les élèves dans une orientation définitive, sans droit à l'erreur, alors qu'on sait que les jeunes adultes ont souvent besoin de temps pour mûrir leur projet professionnel.

Il explique en quoi ce système est impuissant à réaliser ses objectifs, c'est-à-dire permettre à chaque élève d'accéder à la formation correspondant le mieux à ses goûts et compétences, indépendamment de son origine sociale.

Enfin, il pointe le phénomène du décrochage, qui concerne chaque année 135 000 jeunes sortant du système scolaire avec un simple brevet des collèges en poche. Or, nous le savons, le taux de chômage des jeunes non diplômés est cinq fois plus élevé que celui des jeunes diplômés de l'enseignement supérieur. Les cas qui se présentent à moi, presque chaque jour dans ma circonscription, sont assez éclairants à cet égard.

Face à ce constat, monsieur le rapporteur, vous formulez 33 recommandations pour améliorer l'orientation des élèves, rendre possible les changements de voie pour ceux qui le souhaitent, élever le niveau de qualification pour tous, mais aussi mieux préparer l'entrée dans l'enseignement supérieur afin d'éviter les décrochages en licence.

Dès lors, je voudrais vous interroger sur la première de vos propositions, à savoir la prolongation, au lycée, d'une logique de tronc commun en lieu et place du système actuel de filières. Cela permettrait à tous les lycéens d'acquérir une culture générale commune, tout en personnalisant leur parcours au moyen d'un choix d'options.

Il s'agit, vous l'avez parfaitement expliqué, de rompre avec le système actuel de filières choisies dès la fin du collège, qui institue une hiérarchie implicite entre filières, certains élèves entrant dès la seconde dans un parcours d'élite tandis que d'autres sont d'emblée destinés à des formations moins prestigieuses.

Parce que je crois que la réduction des inégalités se joue essentiellement à l'école, je souscris pleinement à la philosophie qui préside à cette proposition, et c'est pourquoi j'aimerais vous entendre détailler ce point, nous expliquer quelles seraient les matières fondamentales incluses dans ce tronc commun et en quoi celui-ci rendrait les lycéens mieux armés pour l'enseignement supérieur. Comment l'enseignement des mathématiques, par exemple, pourrait-il être unifié sans baisse de niveau, dans la mesure où, actuellement, il fait l'objet de programmes très différenciés selon les filières ?

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