Intervention de Thierry Mariani

Réunion du 30 juin 2015 à 16h30
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Mariani :

Je suis étonné que les pourparlers continuent avec les États-Unis sur le partenariat transatlantique sur le commerce et l'investissement (PTCI), alors que nous apprenons qu'ils ont espionné nos grandes entreprises et collecté ainsi des informations sur elles. Que compte-t-on faire ? Je souligne que l'espionnage industriel débouche tant sur la perte de secrets industriels que sur des pertes d'emploi.

Au bord de la faillite, l'Ukraine est maintenue sous perfusion financière par l'Union européenne. Le bilan financier risque d'être lourd, car l'Ukraine se repose beaucoup sur elle. Quelle forme prend cette aide ? Je ne voudrais pas que ce pays devienne une seconde Grèce pour le contribuable européen.

Comme président de la Commission des migrations, des réfugiés et des personnes déplacées de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, je suis moi aussi consterné par un débat qui ne porte que sur la répartition des clandestins, sans s'attaquer à l'immigration illégale. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, dont nous avons entendu des représentants au Conseil de l'Europe, ce sont par centaines de milliers que les migrants attendent les bateaux. Je ne sais trop si la métaphore employée par un ancien président de la République, qui a évoqué une fuite d'eau, est une bonne métaphore. Mais il faudra traiter en tout état de cause le problème à la source.

S'agissant de la Grèce, j'ai lu avec plaisir un Tweet de Jean-Michel Apathie où il déclare qu'il ne voit pas « pourquoi nous devrions culpabiliser sur la situation de la Grèce. Nous avons aidé les Grecs et ils semblent las de l'Europe ». Je suis entièrement d'accord avec ma collègue Odile Saugues, dont les propos tombent sous le sens. Monsieur le Ministre, vous avez affirmé vouloir tout faire pour éviter la sortie de la Grèce ou du Royaume-Uni. Je suis d'opinion contraire : qu'il s'agisse du Royaume-Uni ou de la Grèce, ils n'ont qu'à partir, si telle est leur volonté.

Jacques Delors était un grand Européen, mais Charles Pasqua l'était tout autant, car il y a plusieurs conceptions de l'Europe. Aujourd'hui, le projet d'une Europe politique paraît abandonné. Si des concessions sont faites au moindre chantage, le risque existe, comme l'a souligné notre collègue Rochebloine, que l'Espagne soit entraînée elle aussi. L'Europe a fonctionné avec six membres. Nous ne descendrons jamais à nouveau à ce niveau, mais il ne serait pas mauvais qu'elle ne regroupe que ceux qui sont vraiment associés dans un projet commun.

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