Intervention de Marie-Odile Bouillé

Réunion du 16 septembre 2015 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Odile Bouillé :

Merci pour cette présentation précise et détaillée de cette loi que nous attendions tous. Voilà une belle rentrée parlementaire puisqu'elle ouvre sur la loi concernant la création, l'architecture et le patrimoine.

Nous affirmons par ce texte le principe de la liberté de création. « La création artistique est libre » : ce sont les premiers mots du premier article.

Je voudrais souligner ici que la liberté de diffusion, seule, n'est pas inscrite dans cette loi mais j'y vois malgré tout un soutien à celle-ci. L'exposé des motifs précise qu'il s'agit de consacrer « la spécificité de la démarche artistique au sein de la liberté d'expression ». En complément, l'article 2 propose d'affirmer « la liberté de programmation artistique ».

Permettez-moi d'évoquer ici un article d'Agnès Tricoire, déléguée de l'observatoire de la liberté de création, qui pose la question : n'avons-nous pas depuis quelques mois une atteinte de plus en plus forte à cette liberté ? Assassiner des caricaturistes, casser une oeuvre, interrompre une pièce, venir prier sur la scène, dégonfler le « Tree » de McCarthy et enfin dégrader deux fois l'oeuvre d'Anish Kapoor... Toutes ces atteintes à la liberté de diffusion et de fait à la création sont intolérables.

En inscrivant dans la loi la liberté de création, nous affirmons notre attachement aux valeurs républicaines de liberté, de tolérance et de vivre ensemble.

Vous connaissez mon attachement à l'éducation artistique et culturelle. Je reste convaincue que c'est par l'éducation dès le plus jeune âge et tout au long de la vie scolaire que nous pourrons faire vivre cette « société démocratique et républicaine dans laquelle chacun doit pouvoir librement accéder aux oeuvres, les juger et en débattre ».

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