Intervention de Sandrine Doucet

Séance en hémicycle du 17 janvier 2013 à 15h00
Abrogation de la loi visant à lutter contre l'absentéisme scolaire — Article unique, amendements 8 7

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Doucet, rapporteure de la commission des affaires culturelles et de l'éducation :

Elle a repoussé ces amendements identiques. Je me permettrai de rappeler quelques faits ; nous avons entendu parler de précipitation et d'idéologie, mais je m'en tiendrai d'abord aux seuls faits, qui, chacun le sait, sont têtus.

Dans 70 % des cas, le dispositif peut être considéré comme inefficace, puisque l'élève ne retourne pas à l'école. Pensez-vous vraiment que cela allait s'améliorer en un an ou deux ?

Par ailleurs, vous prétendez que la loi a permis de résoudre plus de 90 % des cas d'absentéisme. En réalité, c'est le dialogue engagé avec les familles dès le premier signalement, et rien que lui, qui est la meilleure voie pour obtenir le retour à l'assiduité.

Autre fait, ce dispositif est foncièrement injuste ; je l'ai déjà dit. Il laisse en effet de côté un tiers des élèves.

De plus, il est inefficace, puisqu'il n'a aucune prise sur deux facteurs puissants d'absentéisme : l'orientation scolaire, puisque l'absentéisme concerne particulièrement les élèves des lycées professionnels inscrits dans une spécialité qu'ils n'ont pas choisi, et la violence ou le harcèlement.

Ensuite, ce dispositif est stigmatisant. Le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté, au mois de juin dernier, a en effet rappelé son opposition à ce type de sanction en ces termes : « La préoccupation du CNLE est d'éviter la rupture du lien entre les parents et l'école. Les mesures financières visant à sanctionner les parents concernés par l'absentéisme scolaire sont forcément stigmatisantes et ne peuvent que provoquer ou renforcer l'isolement des familles. »

Après les faits, les idéaux.

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