Intervention de Claudine Schmid

Réunion du 15 décembre 2015 à 16h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClaudine Schmid :

J'adhère à vos observations, monsieur le rapporteur, et souhaiterais y apporter quelques compléments.

L'AEFE constitue à l'évidence un instrument important de la présence française à l'étranger, un levier d'influence, comme vous l'avez souligné. Il faut toutefois bien avoir à l'esprit que ses établissements sont confrontés à une forte concurrence de la part de très nombreux établissements privés. C'est une variable à prendre en compte dans les analyses locales.

En outre, le nombre d'établissements en gestion directe et d'établissements conventionnés est resté stable depuis les années quatre-vingt-dix, les modifications ayant surtout concerné les établissements homologués. L'agence fait preuve d'une grande frilosité quand il s'agit d'ouvrir de nouveaux établissements mais aussi d'en reconnaître. Il importerait sans doute de créer de nouveaux labels, spécifiques aux zones francophones ou aux zones frontalières, le label FrancÉducation ne s'appliquant qu'aux zones non francophones. Nous avons formulé à plusieurs reprises des propositions à cet égard qui sont, pour l'instant, restées lettre morte. Il serait intéressant de connaître la position de l'agence à ce sujet.

Comme vous l'avez souligné, 50 % des Français établis hors de France habitent en Europe. Cela implique de mieux prendre en compte la question des zones frontalières en se préoccupant de la continuité entre primaire et secondaire. Aujourd'hui, nombre de communes françaises se déclarent incapables d'accueillir dans leurs collèges des enfants résidant au-delà de la frontière. Si l'on ne résout pas ce problème criant, les écoles primaires françaises à l'étranger ne pourront plus se maintenir.

Pour les frais de scolarité, il n'y a pas de solution miracle. Les familles ne pourront bientôt plus les acquitter. Dans certains pays, ils atteignent 20 000 euros par enfant : faute de pouvoir scolariser tous leurs enfants dans l'établissement français, des familles se voient contraintes de recourir aux établissements locaux.

Concernant le personnel, l'agence pourrait réformer certaines dispositions. Si ma mémoire est bonne, les personnels fonctionnaires ne peuvent pas toucher d'autre rémunération que celle de l'État. Ne pourrait-on envisager des modifications permettant aux enseignants de recevoir une rémunération supplémentaire décidée par le conseil de gestion ? Dans certains pays où le pouvoir d'achat est très élevé, les enseignants recrutés localement sont nettement mieux payés que les expatriés, lesquels ne peuvent pas vivre avec le seul salaire qu'ils reçoivent de l'État.

Je terminerai par le problème posé par les bacs L et ES, qui ne sont plus reconnus dans certains pays, ce qui empêche leurs titulaires de poursuivre leur scolarité localement. Il faudrait que l'agence s'en préoccupe et mette en garde les familles.

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