Intervention de Isabelle Attard

Réunion du 3 février 2016 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Attard :

Cher Olivier Poivre d'Arvor, merci de nous avoir présenté le Grand Tour, que Laurent Fabius vous a confectionné sur mesure. Ce rôle d'ambassadeur pour l'attractivité culturelle de la France vous sied bien. Il s'inscrit dans le prolongement de ce que vous disiez dans votre livre Culture, état d'urgence publié en 2012 : « la France, engoncée dans son prestige passé, est devenue inaudible au niveau international ». Vous allez maintenant pouvoir mettre en valeur notre prestigieux passé pour le remettre au goût du jour, ce qui vous permettra de prendre une revanche.

Nous avons pour habitude au groupe écologiste de dire que dans le domaine culturel, il y a une tendance à arroser les zones déjà mouillées, autrement dit les zones qui font déjà l'objet de subventions. C'est un peu la même logique que l'on retrouve à l'oeuvre à travers le Grand Tour. Pourquoi n'avoir pas mis en avant des manifestations nouvelles parmi la quarantaine d'événements que vous avez retenus ?

Pendant que vous ferez votre Grand Tour, je me serai lancée dans le mien : au mois d'avril, je parcourrai à pied ma circonscription, mais en allant plutôt là où c'est encore sec. Je vous invite à venir marcher avec moi pour découvrir le DOC, petite scène de musique nouvelle dans la campagne normande. Cette visite ne pourra que former un fort contraste avec le festival Normandie impressionniste. Voir ce qui se passe ailleurs que dans les grands centres vous donnera certainement du peps. Dans vos documents, vous évoquez le classement au patrimoine mondial de l'UNESCO mais je souligne que, parmi les sites qui se portent candidat, vous avez fait une omission fatale : les plages du Débarquement. Là encore, je vous invite à me rejoindre lors de ma marche pour les parcourir à pied.

Dans votre livre réquisitoire de 2012, vous posiez des questions décisives. J'aimerais avoir votre point de vue sur ce qui a changé ou pas quatre ans plus tard. Vous vous demandiez si la culture du net était une culture facile. Aujourd'hui, sa place a considérablement évolué en France et dans le monde. Votre question est-elle toujours d'actualité ? Vous souligniez encore que la télévision restait pour vous le « possible outil d'accès essentiel à la culture ». Aujourd'hui, elle n'est plus qu'un écran parmi d'autres dans chaque foyer. En 2013, aux États-Unis, elle a été moins regardée que les autres écrans. Un semblable renversement du rôle de la télévision en tant que support de divertissement culturel mais aussi d'information va sans doute se produire très bientôt dans notre pays. Avez-vous des pistes sur ce qui reste à faire ?

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