Intervention de François de Mazières

Réunion du 3 février 2016 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Mazières :

Si cette mission a un intérêt, c'est parce que c'est vous qui en êtes chargé, Olivier Poivre d'Arvor. Vous pouvez mettre à son service votre grande expérience du monde de la culture et de la valorisation de la culture française à l'étranger.

Vous évoquiez le déclinisme. Je ne pense pas qu'il renvoie aux grands événements culturels français, car ils ne sont pas menacés. Ce qui est menacé, notamment par la baisse des dotations aux collectivités locales, c'est tout le substrat de la culture française : la formation dans les conservatoires, le petit patrimoine, les événements et les lieux qu'ont évoqués nos collègues. Dans votre mission, il serait intéressant, au moment d'établir les conclusions, de mettre en regard ces deux aspects de notre vie culturelle.

Ma deuxième question porte sur votre expérience, assez unique il faut le dire – j'espère d'ailleurs qu'après cette mission, vous serez appelé à des fonctions qui vous permettront de valoriser vos multiples talents. Il y a un problème dans notre réseau culturel français et j'aimerais que notre commission puisse vous entendre à ce sujet. À côté de l'Institut français qui, depuis 2011, est l'opérateur unique de l'action culturelle extérieure de la France, il y a l'Alliance française, créée en 1883, qui permet à 500 000 personnes dans le monde d'apprendre notre langue. Cette dispersion est un problème majeur, comme le soulignait Benoist Apparu.

La loi du 27 juillet 2010 relative à l'action extérieure de l'État a prévu l'expérimentation, pendant trois ans, du rattachement à l'Institut français du réseau culturel de la France à l'étranger. Elle s'est achevée le 31 décembre 2013 et n'a pas été reconduite. La Cour des comptes a toutefois souligné que « la fin de l'expérimentation ne devrait pas conduire à un retour au statu quo ante mais permettre de relever plusieurs défis : l'exercice d'une tutelle stratégique sur le réseau, les modalités des prestations des opérateurs, le statut juridique du réseau et l'adaptation de la gestion des ressources humaines aux objectifs poursuivis. »

Vous qui connaissez parfaitement le réseau pour avoir été en poste à Alexandrie, Prague, Londres et dirigé CulturesFrance, ne considérez-vous pas que notre diplomatie culturelle gagnerait en attractivité en rationalisant ces réseaux ? Quelles pistes concrètes d'amélioration envisagez-vous ?

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