Intervention de Marcel Rogemont

Réunion du 16 janvier 2013 à 11h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarcel Rogemont :

Voilà donc un débat collatéral au départ d'un citoyen français pour la république de Mordovie qui, depuis des années, voyait sa population diminuer…

Le cinéma doit rester une activité pourvoyeuse d'emplois et de richesses. Son financement est-il dispendieux ? On pourrait rappeler à M. Vincent Maraval cette phrase de Corneille dans Nicomède : « on n'aime point à voir ceux à qui l'on doit tout. »

La lente construction du dispositif français de financement du cinéma est issue de la réaction aux accords Blum-Byrnes de 1946, qui avaient supprimé le contingentement des films américains. De là naquit le CNC et proviennent les résultats que nous connaissons aujourd'hui : une cinématographie française qui s'expose auprès de 40 % du public, une filière de qualité employant de nombreuses personnes, un secteur économique qui compte et qui donne du sens. En dehors des États-Unis, quel pays peut s'enorgueillir d'une industrie cinématographique aussi forte ? Seule la Corée du sud bénéficie d'un système comparable au nôtre parce qu'elle s'en est inspirée. Dès lors, les discussions sur les rémunérations des acteurs deviennent anecdotiques.

Les télévisions, qui financent en moyenne les films à hauteur de 30 %, cherchent des têtes d'affiche afin de capter les téléspectateurs de la première partie de soirée. Qui peut les en empêcher ? Les gros cachets sont de toute façon en nombre réduit.

Une cité du cinéma va voir le jour. Où en sommes-nous ? Le CNC participe-t-il à son financement ?

Le Parlement a revu les dispositions fiscales applicables au cinéma. Quel est le point de vue du CNC à cet égard ? Certains pays ont-ils adopté des mécanismes fiscaux plus efficaces que les nôtres ?

Le CNC n'intervient pas seul : les SOFICA ont, pour la dernière année connue, participé au financement de 104 films avec un apport moyen de 350 000 euros. Quel est leur avenir ?

On peut regretter que la taxe normalement affectée au CNC, acquittée par certains contribuables, alimente aussi le budget général, ce qui fragilise la position de la France au plan européen.

Les chaînes de télévision nous rappellent sans cesse que le fait de ne pas disposer des droits patrimoniaux sur les oeuvres audiovisuelles qu'elles financent les pénalise par rapport aux télévisions étrangères, notamment britanniques et allemandes. Qu'en pense le président de L'ARP ?

On nous signale aussi l'émiettement de la production cinématographique et audiovisuelle, avec des producteurs aux moyens insuffisants. Qu'en est-il vraiment ?

Peut-on, enfin, nous apporter des précisions sur l'éducation à l'image, notamment dans l'éducation nationale, compte tenu de son poids croissant dans la société ?

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