Intervention de Bernard Deflesselles

Réunion du 6 avril 2016 à 17h00
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Deflesselles :

Monsieur le président, j'ajouterai au portrait très flatteur que la présidente a dressé de vous que vous êtes né dans les Bouches-du-Rhône, ce qui fait que vous ne pouvez pas être tout à fait mauvais ! (Sourires).

Plus sérieusement, ma première remarque est en lien avec un rapport sur la question du réchauffement climatique, que je porte depuis plusieurs années. Vous venez de nous dire que l'espace se mettait à la portée des scientifiques qui étudient le climat, et surtout des forces politiques qui doivent prendre des décisions. Vous nous dites que c'est par les satellites et la technologie que nous pourrons mesurer si les engagements de la COP21 sont tenus. J'ajoute que c'est la volonté des hommes qui va compter dans cette affaire. Et les feuilles de route que nous avons rassemblées pour la COP21 seront tenues si les hommes et les gouvernements les mettent vraiment en oeuvre. C'est une autre histoire, mais il est bien que la technique spatiale offre des outils intéressants en ce domaine.

Vous ne vous êtes pas étendu sur la concurrence spatiale en provenance des États-Unis, et en particulier sur SpaceX. Pouvez-vous nous faire part de votre point de vue dans ce domaine ? Comment percevez-vous cette concurrence ? La technique de la récupération, même si elle est controversée, constitue la nouvelle donne. Faut-il, au niveau européen, mener une double réflexion portant à la fois sur Ariane 6 - programme fondé qu'il ne faut surtout pas mettre en péril - et cette technique de récupération ? Ce pourrait devenir un vrai sujet dans les deux décennies à venir.

Par ailleurs, doit-on s'adapter à la technique émergente de la constellation de tous petits satellites ? C'est une nouvelle technique, nous changeons de dimension, comment l'industrie spatiale européenne peut-elle réagir ?

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur le meccano industriel constitué par la création d'Airbus Safran Launchers et l'intégration d'Arianespace, sur laquelle la Commission se penche en ce moment ?

Enfin, l'Europe a bien porté l'offre et l'infrastructure dans le domaine de l'industrie spatiale, mais elle semble assez en retrait sur les services. Le programme Galileo compte douze satellites en constellation, bientôt seize puis dix-huit, il va fonctionner, mais quels sont les services offerts pour l'économie ? Nous sommes en concurrence avec le GPS américain, et nous tirons gloire de notre technologie et de notre technique car la précision de Galileo sera de l'ordre du mètre alors que celle du GPS est moindre. Mais au bout du compte, pour le consommateur final qui utilise le GPS dans sa voiture, comment faire pour développer de nombreuses applications qui viendront irriguer l'économie de l'innovation dans les années à venir ? Je suis inquiet sur ce point, je sais que vous avez des idées, mais nous sommes en retard à ce niveau, et la compétition économique est rude.

Nous faisons de bons lanceurs, nous savons mettre des satellites en orbite, mais sommes-nous capables de commercialiser des services qui vont aider à régler des problèmes, ou qui seront un vecteur d'innovation pour l'Europe dans la compétition technologique ?

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