Intervention de Marcel Rogemont

Réunion du 1er juin 2016 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarcel Rogemont, rapporteur :

Il y a trente ans, M. Rousselet lançait Canal+, une chaîne tout à fait particulière dans le paysage audiovisuel français, qui, depuis, est devenu un petit groupe menant sa vie avec force et vigueur, dont l'environnement a profondément évolué sur le plan concurrentiel et financier.

Je profite du fait que je parle finances pour faire une remarque. Sachant que l'on nous annonce une perte de 264 millions d'euros pour Canal+, mais que le résultat opérationnel de sa société éditrice s'élève à 100 millions, et que certains laissent entendre que la présentation des comptes dépendrait des affectations de coûts entre Canal+ et Canalsat, on peut finir par se demander si ces données ne soulignent pas précisément la singularité de Canal+, qui bénéficie de dispositifs fiscaux particuliers en échange d'une mission de service public. Cette façon de présenter les comptes, si tant est qu'elle soit délibérée, ne vise-t-elle pas à nous interroger sur l'architecture financière et les obligations de Canal+ ? M. Michel Herbillon et moi-même, qui coprésidons le groupe d'études de l'Assemblée sur le cinéma et la production audiovisuelle, pouvons témoigner que l'absence de Canal+ du festival de Cannes a été vécue comme une désertion par les nombreuses personnes que nous avons auditionnées. Une profonde inquiétude se fait jour. Pouvez-vous réagir sur ce sujet ?

Je m'interroge sur le fait que Vivendi ait vendu SFR à Altice alors que vous indiquiez dans votre propos initial, monsieur Thiery, à quel point les opérateurs de télécoms constituaient pour vous des concurrents.

J'ajouterai moins une question qu'un sentiment personnel. J'avais, pour ma part, les yeux de Chimène pour le projet de Jean-Marie Messier, mais je trouve intéressant que l'on nous propose aujourd'hui un projet français tourné vers l'international par une volonté puissante. Je rappelle que les industries culturelles françaises exportent plus que l'automobile. Il est très important qu'émerge, sur le plan français voire européen, un groupe qui soit en mesure de créer et de diffuser. Je n'ai pas d'inquiétude sur ce terrain. Je m'interroge seulement sur la place que peut avoir Canal+, dans sa singularité, à l'intérieur de ce groupe.

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