Intervention de Hervé Féron

Réunion du 14 juin 2016 à 17h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé Féron :

Au Québec, le site internet toutpourreussir.com propose une lisibilité totale sur l'insertion professionnelle. Il présente ainsi un « top 50 » des métiers auxquels permet d'accéder la formation professionnelle, classement fondé sur les perspectives des métiers à cinq ans et sur les vacances observées en temps réel. Pour chaque métier, une cartographie présente les régions où il offre les meilleures perspectives. Pourquoi ne pas créer un tel site en France ? Dans ma circonscription, par exemple, j'ai constaté une inadéquation entre l'offre de formation et l'employabilité sur le territoire.

Depuis la réforme de la mastérisation, intervenue sous le précédent quinquennat, le nombre de candidats aux concours de professeurs des lycées professionnels a été divisé par deux. En 2015, seuls 72 % des postes d'enseignants professionnels ouverts à candidature ont été pourvus. Pour remédier au manque d'enseignants formés dans ces domaines, il devient urgent de développer l'attractivité du métier en milieu professionnel. Que pensez-vous, madame la ministre, de la proposition du CNESCO d'attribuer un master aux professionnels forts d'une expérience de plus de cinq ans, par la voie de la VAE et par le suivi de modules de formation continue, lorsque cette expérience est proche de l'enseignement d'une des filières ?

Alors que le taux de chômage des jeunes avoisine les 25 %, notre système éducatif n'a pas droit à l'erreur. Or il semble que beaucoup d'élèves de l'enseignement professionnel soient orientés vers des formations, tertiaires notamment, qui ont moins de débouchés, parce qu'elles sont moins coûteuses et ne nécessitent pas de plateforme technique. Est-il légitime de maintenir autant de places de formation offrant peu de débouchés ?

Enfin, la France est l'un des rares pays de l'OCDE à distinguer entre filière professionnelle et filière technologique. Cette distinction n'entraîne-t-elle pas un manque de compétences générales et transversales chez les lycéens professionnels, rendant plus difficile leur intégration dans l'enseignement supérieur ? Une fusion des filières professionnelle et technologique contribuerait-elle à résoudre ce problème ?

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