Intervention de Michel Herbillon

Réunion du 22 juin 2016 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Herbillon :

À mon tour, je souhaiterais rendre hommage à Benoîte Groult, disparue hier, car son militantisme nous a accompagnés – hommes et femmes – pendant de très nombreuses années. Je rappelle qu'elle était aussi un grand écrivain : la coïncidence veut que nous abordions ces questions au lendemain de son décès et, à ce titre, je veux exprimer ma reconnaissance envers elle.

Le constat que dresse votre rapport, madame Bousquet, est accablant, et il ne faut pas hésiter à le dire : en termes choisis, vous avez évoqué une application inégale et parcellaire, indiqué que des thématiques importantes étaient tout simplement oubliées, et que les enseignants étaient peu ou mal formés. Devant ce sujet essentiel qui nous préoccupe tous et constitue un vrai sujet de société, au sens noble du terme, la mobilisation doit être générale.

Certes, au terme de votre rapport, vous évoquez un plan national fondé sur quatre priorités ; toutefois, et je partage certains propos entendus aujourd'hui, un sujet devrait nous mobiliser tous et appelle une action très forte insusceptible d'attente : celui de ce qui se passe sur les réseaux sociaux et internet. La Toile est toujours plus utilisée par les jeunes, dès leur plus jeune âge : nous le constatons chaque fois que nous nous rendons, en tant qu'élus, dans une école ou un collège, où chaque élève dispose d'un portable.

Ce qui se passe sur les réseaux sociaux – le cyber-harcèlement ; le fait que la première image qu'ont les jeunes de la sexualité passe souvent à travers un prisme dévoyé par la pornographie et la violence sexuelle ; des relations parfaitement déshumanisées, dont le sentiment est exempt – c'est cela qui doit appeler notre vigilance et un plan de mobilisation.

Il me semble que nous, parlementaires, devons vous accompagner et vous relayer au sujet de ce qui est prioritaire, car le cyber-harcèlement, le fait que des jeunes se suicident parce qu'ils en ont été victimes, est inacceptable. Nous en avons tous conscience : éducateurs, enseignants, élus, parents, mais quelles sont les actions menées ? Si je puis me le permettre, je considère que cela devrait constituer votre première préoccupation, car cette question sous-tend celle de la formation des enseignants, mais aussi des parents : certains d'entre eux sont bien moins agiles que leurs enfants ou adolescents dans l'utilisation des réseaux sociaux ou dans les contrôles parentaux, qui sont loin d'être étanches.

Cette formation à l'éducation sur la lutte contre l'inégalité entre les femmes et les hommes constitue, elle aussi, une question cruciale.

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