Intervention de Catherine Coutelle

Réunion du 22 juin 2016 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Coutelle, présidente :

Je rappelle que Twitter et Facebook ne sont pas les principaux supports de diffusion sans consentement de photographie : l'application Snapchat permet d'effectuer des captures d'écran échappant à tout contrôle.

Je tiens à vous remercier, monsieur le président, pour avoir accepté le principe de cette audition commune à la Délégation aux droits des femmes et à la commission des Affaires culturelles et de l'Éducation, qui est pour nous très importante, car le rapport présenté contient bien des richesses.

Je suis aussi reconnaissante à Danielle Bousquet qui, pour replacer ce rapport dans son contexte, a fait allusion au massacre d'Orlando ; car ce crime commis contre les homosexuels illustre tragiquement cette domination par la sexualité pratiquée par un certain nombre de groupes. À cette occasion, je n'ai pu que remarquer la pusillanimité des médias français qui ont répugné à évoquer cette domination et appeler ce crime par son nom.

Cela, et vous l'avez souligné, montre bien à quel point, dans tous les domaines, il est difficile de parler de sexualité, y compris dans la société et les médias.

Votre rapport est fondamental, bien entendu, il implique l'Éducation nationale ; nous espérons tous qu'il ne connaîtra pas le même destin que d'autres publications semblables, et que vos propositions seront mises en oeuvre dans les établissements scolaires ainsi que dans la formation des enseignants. Nous espérons encore que les parents sauront s'en emparer, car ils représentent un chaînon important.

Je répète que les médias et la société tout entière sont concernés au premier chef ; nous nous sommes plusieurs fois penchés sur la question de l'usage des réseaux sociaux, et avons inscrit des dispositions dans plusieurs textes de loi : il faut maintenant passer à une éducation et un enseignement à ces réseaux. Nous avons toutefois réalisé un progrès à travers le projet de loi pour une République numérique, qui prévoit désormais le droit à l'oubli sur internet pour les mineurs : tout ce qu'ils auront mis en ligne au cours de cette période de leur vie devra être effacé à leur majorité s'ils en font la demande, ce qui devrait mettre un terme à nombre de dérives.

Nous souhaitons voir vos recommandations appliquées : il est de notre responsabilité de députés d'évaluer les politiques publiques et de venir constater, dans les établissements scolaires et les associations, comment ce que nous votons est mis en oeuvre. C'est là que réside à nos yeux le fondement d'une société du respect de l'autre, une société que nous voulons égalitaire entre les filles et les garçons, entre les femmes et les hommes ; et c'est à dessein que je le dis dans cet ordre, car c'est à quoi nous travaillons avec le plus de constance à la délégation.

Je souhaiterais enfin conclure en soulignant que cette audition constitue sans conteste le plus bel hommage que nous pouvions rendre à Benoîte Groult. Je vous remercie toutes et tous pour votre présence et vos propos.

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