Intervention de Christian Eckert

Séance en hémicycle du 14 décembre 2012 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2013 — Article 68, amendements 183 226

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Eckert, rapporteur général de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire :

Je voudrais citer un exemple personnel. En Lorraine, nous avons perdu 200 000 emplois sidérurgiques en trente ans, 20 000 emplois de mineurs de fer et encore 80 000 emplois de mineurs de charbon. Les populations des villes ont été divisées par deux. C'est le cas de la mienne, commune de deux mille habitants aujourd'hui, qui en comptait trois mille et qui était descendue à quasiment mille cinq cents. Nous avons hérité d'infrastructures épouvantables – des cités minières avec des réseaux d'eau et d'assainissement à refaire, des routes et des rues dans lesquelles on n'arrivait même plus à rouler, parce qu'elles appartenaient aux mines et que les mines se sont carapatées.

Dans ma commune, le potentiel fiscal est quatre fois inférieur à la moyenne nationale. Tous les ans, au mois de mars, période des budgets, on s'arrache les cheveux pour essayer de trouver un équilibre sans avoir recours à l'impôt. Nous avons des potentiels fiscaux qui explosent toutes les moyennes. Eh bien nous, en Lorraine, nous nous sommes mis d'accord depuis longtemps sur la solidarité. Il est vrai que lorsqu'il y avait du pognon, avec la taxe professionnelle et les usines, nous ne discutions pas, nous ne nous mettions pas d'accord pour mutualiser les moyens et les recettes. Mais avec tout ce qui nous est arrivé, y compris concernant la fiscalité locale, eh bien oui, nous nous sommes mis à discuter pour arriver à faire jouer les mutualisations et les solidarités !

Alors, c'est formidable, le Grand Paris vient enfin de se mettre d'accord pour se répartir les richesses ! Eh bien nous, nous nous répartissons les pauvretés. Sagesse.

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