Déposé le 13 mars 2015 par : M. Sebaoun, M. Paul.
A l'article 51 de la loi... après le mot "tabac"
rajouter les mots
", et à son état dentaire".
La question de la santé en prison est un domaine qu’il faut aborder avec 2 idées simples : la première, ne pas rendre malade une personne entrant en prison en bonne santé, la seconde, faire de la prison un lieu où les soins, le dépistage et la prévention prennent tout leur sens.
La loi du 18 janvier 1994 relative à la santé publique et à la protection sociale a intégré les personnes détenues dans le droit commun, avec l'affiliation au régime général d'assurance maladie et l'accès aux soins. La création des unités de consultation et de soins ambulatoires, les UCSA, dans les établissements pénitentiaires a constitué un progrès pour l'accès aux soins médicaux et infirmiers, dans le respect du secret médical. En 2010 ont été ouvertes
les premières unités hospitalières spécialement aménagées permettant la prise en charge des malades détenus, avec ou sans leur consentement.
Aujourd'hui, la personne qui entre en maison d'arrêt est un homme dans 95 % des cas. Il est jeune et doit exécuter une peine de quelques mois. Il est considéré en « bonne santé » dans 77 % des cas, selon des enquêtes déjà anciennes de la DREES et du Haut Comité de santé publique en 2003. Mais la précarité et les addictions majorent les risques et augmentent la vulnérabilité. Le taux de suicide en prison est cinq à six fois supérieur à celui de la population générale du même âge. Certaines maisons d'arrêt surpeuplées ont des effets négatifs sur les conditions de vie des détenus et donc sur leur santé. La surconsommation de tabac, de psychotropes, l'usage de stupéfiants, les pratiques sexuelles à risque y sont connues.
Le mauvais état de la dentition de plus d'un entrant sur deux en détention est un véritable enjeu de santé et un marqueur social qui a fait l'objet d'une recommandation du contrôleur général des lieux de privation de liberté dans son rapport 2012. Il y rappelle les instructions sur ce sujet du ministère de la santé d'août 2011, en s'appuyant sur une étude de la direction générale de la santé qui révèle que cet examen n'est réalisé qu'une fois sur deux à l'arrivée du détenu.
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