Déposé le 12 juin 2015 par : M. Houillon, M. Poisson, M. Lurton.
L’alinéa 9 est ainsi rédigé
« Art. 3. – I. – Au vu des besoins identifiés par l’Autorité de la concurrence dans les
conditions prévues à l’article L. 462-11 du code de commerce, le ministre de la justice fixe,
après avis du vice-président du Conseil d’Etat, du premier président de la Cour de cassation et
du procureur général près la Cour de cassation, le nombre d’offices à créer au regard des
besoins identifiés et de l’évolution du nombre des avocats au Conseil d’Etat et à la Cour de
cassation. »
La modification proposée supprime un risque d’inconstitutionnalité.
Comme suggéré par le Conseil d’Etat dans son avis du 8 décembre 2014 relatif à la présente
loi (p.3), il convient de ne pas retirer au ministre de la justice la responsabilité qui est la
sienne dans la création des offices ministériels. La création d’un office est un acte
réglementaire (CE, 13 juillet 1979, Fageaot et autres, Rec. p. 320, CE, 31 mai 1985,
Compagnie des avoués près la cour d'appel de Nancy, Rec. T. p. 454). Lorsque la loi
subordonne l’exercice du pouvoir réglementaire à un avis ou une intervention quelconque
d’une autorité administrative indépendante, le Conseil constitutionnel décide que cet exercice
ne peut pas être soumis à l’avis conforme d’une autorité de l’Etat autre que le Premier
ministre (Conseil Constitutionnel, 14 décembre 2006, n°2006-544 DC, §36-37) :« 36.
Considérant qu'en vertu de l'article 21 de la Constitution et sous réserve de son article 13, le
Premier ministre exerce le pouvoir réglementaire à l'échelon national ; 37. Considérant que
ces dispositions ne font pas obstacle à ce que le législateur confie à une autorité de l'État
autre que le Premier ministre le soin de fixer des normes permettant de mettre en oeuvre une
loi dès lors que cette habilitation ne concerne que des mesures de portée limitée tant par leur
champ d'application que par leur contenu ; qu'elles ne l'autorisent cependant pas à
subordonner à l'avis conforme d'une telle autorité l'exercice, par le Premier ministre, de son
pouvoir réglementaire ».Par ailleurs il paraît difficile d’exclure totalement les chefs de
juridiction du processus, de sorte qu’il est proposé qu’ils expriment un avis. Ce d’autant que
le Premier Président de la Cour de Cassation exprime de façon répétée son souhait de
voir le contentieux se réduire très significativement. Enfin, le ministre tiendra compte à la
fois du nombre d’offices et de l’évolution du nombre d’avocats aux Conseils (départ à la
retraite, associations, avocats salariés...).
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