Déposé le 27 juin 2016 par : Mme Rabault.
Substituer à l'alinéa 1 les quatre alinéas suivants :
« I. – Les communes mentionnées à l'article L. 302‑9‑1 du code de la construction et de l'habitation et éligibles à la dotation mentionnée à l'article L. 2334‑15 du code général des collectivités territoriales peuvent proposer un plan d'engagement au préfet du département.
« Ce plan comporte des obligations précisées par décret, visant à assurer la remise en conformité de la collectivité avec les objectifs de logement social. Ces obligations comportent des objectifs de réalisation de logements sociaux notamment quantifiés par des objectifs chiffrés d'attributions par les organismes délégataires en particulier de prêts locatifs sociaux, prêts locatifs à usage social et prêts locatifs aidés d'intégration sur le territoire de la commune.
« Le plan d'engagements est publié et son suivi assuré annuellement selon des modalités précisées par décret.
« Le représentant de l'État dans le département constate par arrêté l'absence de plan, l'irrecevabilité ou l'insuffisance du plan ou un manquement significatif à l'exécution des obligations qu'il comporte par la commune. L'arrêté de constat emporte fin de l'éligibilité de la commune à la dotation mentionnée au premier alinéa. »
La loi SRU n° 2000‑1208 du 13 décembre 2000 prévoit que les communes qui ne respectent pas les objectifs de construction de logements sociaux sur leurs territoires, soient déclarées via un arrêté préfectoral comme « communes carencées ».
Ces « communes carencées » se voient infliger une sanction égale à 5 fois le prélèvement de droit commun, avec un plafond à 5 % du montant des dépenses réelles de fonctionnement de la commune, voire à 7,5 % pour les communes à fort potentiel fiscal.
Toutefois, la loi exonère du paiement de cette somme les communes qui perçoivent la Dotation de Solidarité Urbaine de de Cohésion territoriale (DSU). Cette dotation est perçue dans les conditions prévues aux articles L. 2334‑15 et suivants du Code général des collectivités territoriales par les communes urbaines, selon des critères de revenu et de potentiel financier de leurs habitants, des aides au logement qui leur sont dispensées et de la présence de logements sociaux sur le territoire communal.
L'amendement n° 626 adopté par la Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi Egalité et citoyenneté institue un article.
Il prévoit :
Mme la ministre a cité la semaine passée en Commission 26 communes en France carencées et bénéficiaires de la DSU. Il s'agit de Beausoleil, Le Cannet, Grasse, La Trinité, Gruissan, Auriol, Châteaurenard, Marignane, Plan-de-Cuques, Tarascon, Plérin, Marmande, Saint-Estève, Ozoir-la-Ferrière, Montauban, La Crau, Fréjus, Lorgues, Le Muy, Solliès-Pont, Monteux, Pernes-les-Fontaines, Pertuis, Vedène, Brunoy et Yerres.
L'amendement adopté par la Commission spéciale, même s'il vise un objectif juste, conduit à fragiliser significativement la situation des communes concernées, comme l'illustre la 2ème colonne du tableau ci-dessus. Ainsi, dès le 1er janvier 2017, les communes concernées auraient un impact budgétaire égal à celui inscrit dans la 2ème colonne de ce tableau.
Cet impact budgétaire devrait d'ailleurs être supérieur puisque la suppression de la DSU entraînerait par exemple la perte de la majoration prévue pour la mise en œuvre des rythmes scolaires (40 € par enfant ; article 67 de la loi du 8 juillet 2013 d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République). L'assujettissement au prélèvement SRU, qu'elles devraient alors payer, pourrait affecter également substantiellement leurs finances.
Le présent amendement vise à éviter une telle fragilisation en conditionnant la mise en œuvre de l'amendement adopté par la Commission spéciale. Il vise à dire que la suppression de la DSU et l'acquittement de l'amende ne seraient effectifs :
Dans les 2 cas de figure, les critères centraux utilisés pour évaluer les plans et leur mise en œuvre sont les attributions d'aide au logement comme les prêts locatifs à usage social et prêts locatifs aidés d'intégration, et non des critères généraux qui ne permettraient pas un engagement certain des communes.
En résumé : les communes carencées se verront supprimer la DSU et soumises à l'acquittement du prélèvement si le Préfet juge leur plan irrecevable ou insuffisant, ou si en année (N+1) le plan prévu par la commune n'a pas été mis en œuvre conformément aux objectifs.
L'évaluation de la situation par le Préfet se ferait sur base annuelle.
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