Les amendements de Barbara Pompili pour ce dossier
29 interventions trouvées.
Monsieur le président, madame la ministre, chers collègues, cette proposition de résolution n’étonnera personne sur ces bancs. Depuis des semaines, votre groupe politique, monsieur Accoyer, ne cesse d’intervenir de façon caricaturale sur la réforme du collège.
….dignes d’un élitisme conservateur que je combats profondément au nom, justement, des valeurs de la République que vous invoquez.
Car il ne s’agit pas de s’accrocher comme vous le faites à un système méritocratique complètement illusoire, mais il s’agit bel et bien de rétablir l’égalité, c’est-à-dire les meilleures chances pour chaque élève, dans l’école de la République. Pourtant, à vous entendre, cette réforme peut être accusée de tous les maux : du pédagogisme au sacr...
Ce serait finalement le niveau de l’ensemble des collégiens qui serait tiré vers le bas. Aujourd’hui, c’est même l’amitié franco-allemande qui serait menacée.
Je suis presque étonnée que vous n’ayez pas osé aller jusqu’à prétendre que réformer le collège pourrait menacer la construction européenne, voire la paix en Europe.
C’est ce que vous insinuez sans le dire clairement à travers vos références à « l’amitié franco-allemande » ou à « la réconciliation franco-allemande ». Mais, comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, notamment lors des débats sur les nouveaux rythmes scolaires, instrumentaliser à des fins politiciennes les craintes exprimées par certains pour...
Alors dépassionnons ce débat et soyons pragmatiques : regardons vraiment, et de près, ce que prévoit cette réforme. La réponse est simple : il s’agit, ni plus ni moins, de renforcer pour tous les élèves l’apprentissage des langues vivantes. En avançant l’enseignement de la deuxième langue vivante à la cinquième, au lieu de la quatrième aujourd...
Cinquante-quatre heures d’enseignement de LV2 en plus durant toute la scolarité au collège, ce n’est pas, me semble-t-il, ce que l’on peut appeler une régression !
L’apprentissage en langue sera également renforcé via les enseignement pratiques interdisciplinaire – EPI –, approche innovante permettant de donner plus de sens aux apprentissages et qui favorise par là-même l’appropriation des connaissances. Or, non seulement un EPI dédié aux langues et cultures régionales et étrangères est créée, mais d’aut...
Enfin, autre avancée majeure à souligner, la première langue vivante sera désormais enseignée dès le cours préparatoire. Cette augmentation des heures d’enseignement de la LVl comme de la LV2 doit contribuer à la diversité linguistique.
Les professeurs d’allemand, d’espagnol ou encore d’italien nous ont alertés sur leur crainte de voir leur profession disparaître au prix d’une uniformisation des langues enseignées. Loin de la posture politicienne, on comprend aisément que ces enseignants soient vigilants sur ces questions qui les touchent directement dans leur métier et dans l...
Et contrairement à ce que mes collègues Les Républicains entendent colporter, les classes bilangues de continuité sont maintenues. La diversité linguistique doit être permise, promue et organisée. C’est pourquoi la LVl, enseignée au CP, ne sera pas systématiquement l’anglais. L’allemand, l’italien, ou encore l’espagnol seront proposés dans cer...
Pour organiser cette offre linguistique, le Gouvernement a annoncé la mise en place d’une carte scolaire des langues. Nous sommes persuadés que cette carte sera déterminée en bonne intelligence, afin qu’elle ne génère pas de nouvelle compétition entre établissements et qu’elle concoure pleinement à la diversité linguistique. Nous y veillerons b...
… mais elles ne doivent pas faire oublier la réalité globale et le fait que ce système conduit à concentrer davantage de moyens pour les élèves déjà les plus favorisés ou qui s’inscrivent déjà dans un processus de réussite, au détriment de ceux qui en ont le plus besoin.
Avec cette réforme, l’excellence et la réussite ne seront donc plus réservées à ceux qui prennent ces options et choisissent ces classes : la réussite et l’excellence concerneront enfin, réellement, chaque collégien ! Au lieu de proposer à seulement 16 % des collégiens une deuxième langue dès la sixième, comme c’est le cas aujourd’hui, cette r...
Mais cela, j’en conviens, ne doit pas nous exonérer d’une réflexion plus globale sur les méthodes d’enseignement des langues. Car malgré l’existence de ces classes bilangues, le niveau des élèves français en langues vivantes est bien en deçà de celui de nos voisins européens.
En Allemagne, puisque vous en parlez beaucoup et qu’elle est très présente dans ce débat, le fait que les élèves aient de meilleurs résultats en langues vivantes n’est pas lié à l’existence des classes bilangues puisqu’il n’y en a pas, ou quasiment pas !
Bien au-delà de la réforme du collège, la question essentielle est donc celle de la façon dont on appréhende l’enseignement des langues en France, qu’il s’agisse d’ailleurs de l’allemand, de l’italien, de l’espagnol ou même de l’anglais. Comment améliorer ces apprentissages ?
Comment revoir les méthodes d’enseignement pour que les résultats soient au rendez-vous ? Bien sûr, les questions des moyens financiers, humains et de la formation se posent, mais le noeud du problème, c’est bien notre capacité à faire évoluer la façon dont on enseigne les langues vivantes.
Les EPI proposent une approche nouvelle – c’est un bon début – mais, au-delà de la réforme du collège, il est primordial de poursuivre les réflexions pour imaginer d’autres approches, d’autres méthodes d’apprentissage des langues vivantes. N’ayons pas peur de regarder ce que font nos voisins et innovons ! Pour en revenir à la réforme du collèg...