Les amendements de Christian Jacob pour ce dossier
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Monsieur le Premier ministre, le Président de la République a engagé nos soldats en Centrafrique le 5 décembre dernier. La Constitution lui confère ce pouvoir, mais elle confère aussi au Parlement celui d’accepter ou de refuser la prolongation d’une opération militaire. Ce pouvoir, il nous revient de l’exercer avec un sens aigu des responsabili...
…par respect pour le constituant qui nous l’a confié, par respect pour nos hommes présents sur le terrain et qui risquent leur vie pour la France.
Comme mes prédécesseurs, je souhaite honorer la mémoire de nos trois soldats qui sont tombés en mission.
Par respect enfin pour l’Assemblée nationale, car il serait tout de même paradoxal d’avoir réclamé ce pouvoir de codécision et de l’exercer comme une simple formalité. L’Assemblée nationale n’est pas la chambre d’enregistrement d’une décision présidentielle.
Nous avions soutenu l’opération Sangaris car elle s’appuie sur le vote d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies. La France exige la force du droit international pour intervenir.
C’est une constante de notre diplomatie politico-militaire depuis 1945 et nous y sommes profondément attachés. Nous avions soutenu l’opération Sangaris car la France sert, dans un pays à feu et à sang, une mission noble, juste et finalement conforme aux valeurs de la République. Pouvait-elle, sans rien faire, sans rien dire, cautionner des pil...
C’est d’ailleurs une marque de fabrique de l’action internationale du chef de l’État. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Cette imprudence débouche, comme nous le craignions, sur une impasse, sur un piège dont on voit mal comment vous allez sortir. Où est la stratégie partagée de l’Union européenne ? Nulle part. Où sont les renforts européens promis ? S’ils arrivent, combien seront-ils exactement ? Le Président de la République n’a pas réussi, à ce stade, à entr...
Notre seconde inquiétude tient à la soutenabilité de cette opération. Nos armées font un travail remarquable avec un sens du devoir exceptionnel. Vous savez pertinemment qu’elles ne pourront pas tenir éternellement. Elles le pourront d’autant moins que vous avez sous-évalué les dépenses des OPEX et anémié le budget de la défense avec une loi de...
Les militaires nous disent – vous devriez les écouter – que vous ne leur donnez pas les moyens de vos ambitions, ni d’une manière générale, ni en Centrafrique. C’est pourquoi la baisse à venir des effectifs de l’armée de terre est une aberration. Un moratoire sur ces réductions d’effectifs s’impose pour faire face à ce contexte d’engagement opé...
Un bon chef militaire vise des objectifs crédibles et affecte les moyens en conséquence. En l’occurrence, François Hollande n’est pas un bon chef des armées.
J’ai demandé au nom de mon groupe – et fini par obtenir – une mission parlementaire, malheureusement de très courte durée, qui s’est rendue à Bangui au début de la semaine dernière. Pierre Lellouche, Philippe Meunier et Alain Marsaud y représentaient notre groupe ; notre collègue Yves Fromion a également eu l’occasion de se rendre plusieurs jou...
Ce ne sont pas les 1 600 soldats français du contingent initial, ce ne sont pas 400 hommes de plus qui pourront durablement remettre sur pied un État qui n’existe plus, un État qu’il faudra le rebâtir de A à Z.
Il faudra des années, non seulement pour reconstruire l’État, mais encore pour réconcilier les communautés religieuses et garantir l’intégrité territoriale du pays.
Ce ne sont pas les efforts et la bonne volonté de la présidente Samba-Panza qui sont en cause. Reconnaissez-le, dites-le aux Français. Nous ne voulons pas la répétition des mensonges de décembre. Car oui, cela va encore vous choquer, mais le Président de la République nous a menti en annonçant « une mission courte qui n’a pas vocation à durer ».
Nous devions rester six mois au plus, avec 1 600 hommes, et votre ministre de la défense admet du bout des lèvres que ce sera plus long, beaucoup plus long. Pour combien de temps encore ? Je crains que vous ne le sachiez pas et que vous improvisiez. Ce sera un domaine de plus où, avec François Hollande, vous emmenez la France dans l’inconnu.
En vérité, vous nous emmenez dans un piège terrible, terrible car la France ne peut plus repartir, à moins de prendre le risque insoutenable de déclencher un génocide dans ce pays. Les plus fanatiques attendent le signal du déchaînement de la haine, et ce signal sera le départ de nos soldats. À ce stade, et au regard d’une forme d’incurie dans...
vous n’avez qu’une porte de sortie. Et trouver cette porte de sortie, extrêmement étroite, suppose de démultiplier vos efforts pour vaincre la frilosité de la communauté internationale.
Vous aurez l’occasion de me répondre. Nous pensons qu’il est de la responsabilité de la communauté internationale de déployer une véritable opération d’ordre et de maintien de la paix. La France ne peut plus se contenter de vagues promesses de contributions volontaires des États. Il faut obtenir de l’ONU un financement et un commandement dans ...
Si vous n’obtenez pas ce changement profond dans la mission en Centrafrique, celle-ci risque de devenir un bourbier pour notre pays. Vous ne serez sans doute plus là quand cela arrivera, alors ne laissez pas à d’autres, demain, la charge de faire ce que vous n’avez eu ni le courage, ni la volonté, ni la force politique de faire.