21 janvier 2015

Proposition de loi N° 2515

relative à l'enseignement du fait religieux à l'école

Extrait

Mesdames, Messieurs, Le fondamentalisme, l'extrémisme, le terrorisme se nourrissent de l'ignorance du fait religieux qu'ils s'emploient, bien évidemment à leur manière, à combler notamment via le réseau internet.

Ainsi, les jeunes français les plus en risque de rejet de notre système et les plus en recherche d'autres repères, trouvent-ils bien souvent dans la lecture de ces sites les seuls éléments « d'enseignement » d'un fait religieux... radical.

Au-delà d'un nécessaire contrôle beaucoup plus strict et de l'interdiction de ces sites, la République a le devoir de jouer son rôle de garant de la laïcité et de la concorde civile en enseignant objectivement et en détail le fait religieux.

La loi n° 2005-380 du 23 avril 2005 d'orientation et de programme pour l'avenir de l'école fixe les prescriptions pour l'enseignement du fait religieux.

C'est le constat de l'ignorance croissante des élèves vis-à-vis des faits religieux qui a poussé le gouvernement à...

Consulter le document complet sur le site de l'Assemblée

(version pdf)

1 commentaire :

Le 02/02/2015 à 10:51, laïc a dit :

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Je reprends la loi :

"PROPOSITION DE LOI

Article 1er

Après le premier alinéa de l’article L. 312-15 du code de l’éducation, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« L’enseignement civique et moral comporte de plus un enseignement du fait religieux relatif aux religions monothéistes que sont le Christianisme, l’Islam et le Judaïsme. À ce titre, les enseignants sont préparés, au cours de leur formation initiale et continue, à dispenser aux élèves cet enseignement du fait religieux par un module spécifique, inclus dans la formation initiale des personnels d’enseignement et d’éducation. »

D'abord on se demande pourquoi seules les religions monothéistes devraient faire l'objet d'un enseignement spécifique. Au nom de quoi les religions polythéistes devraient être absentes d'un tel enseignement ? Comment comprendre l'antiquité grecque et romaine si on n'approfondit pas le polythéisme, ou encore comment comprendre l'Inde si on barre d'un trait de plume l'enseignement de l'hindouisme, tout aussi intéressant, voire davantage, que les religions monothéistes ? Et le bouddhisme, cette religion sans Dieu extra-planétaire, doit aussi être enseigné dans ces conditions.

Ensuite, la laïcité implique de donner un enseignement confessionnellement neutre aux élèves : comment cet enseignement pourrait-il être neutre s’il s’attarde sur certaines religions, les explique, et bifurque donc sur la notion de « Dieu », alors qu’il ne doit pas parler de « Dieu » ? Il faudrait commencer l’enseignement par cette phrase : « Nous allons parler de religion, les expliquer. Or, les religions partent d’une idée de base, qui est l’existence de Dieu. Dieu existe-t-il ? Rien ne le prouve, et nous n’admettrons même pas qu’il puisse exister dans l’étude de ces religions. Nous dirons donc : « les croyants, dans leur idée qu’il existe un Dieu suprême qui les domine, etc… » En fait, il s’agira plus de parler des faits des croyants que de la religion proprement dite. Il faudra aussi éviter le piège de l’analyse comparative. Dans l’Espagne omeyyade, un chrétien qui s’était essayé à comparer les vertus de Jésus et de Mahomet avec un musulman avait fini sur le bûcher…

En fait, si le professeur veut être neutre, il devra faire en sorte de considérer ses élèves comme n’ayant aucune religion, comme étant tous athées, sinon le préférentialisme et la sortie de neutralité, donc de laïcité les guettera.

Si évidemment les élèves sont incapables de se détacher de leur religion, quand ils en ont une, et qu’ils voient l’étude de l’affrontement christianisme/islam (les croisades), ou islam/judaïsme (création de l’Etat d’Israël) comme un affrontement personnel, l’enseignement des faits religieux devient tout bonnement impossible, car l’histoire du passé rejoignant l’histoire du présent, il ne sert à rien d’agiter des têtes déjà chaudes.

Donc cette proposition de loi est incomplète aussi bien dans ses aspects pratiques que théoriques, manque au devoir de neutralité, qui est la base de la laïcité. Je demande donc le rejet de cet alinéa supplémentaire.

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

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