14 octobre 2015

Proposition de loi N° 3142

relative à la mise en place d'une alternative végétarienne dans les cantines scolaires

Extrait

Mesdames, Messieurs, Depuis dix ans notre pays est régulièrement traversé par des débats sur la nature des menus scolaires, laissant ainsi bien des élus, responsables des cantines scolaires publiques, dans un grand désarroi face à ce sujet de société de plus en plus virulent.

Peut-on obliger un enfant catholique à manger de la viande un Vendredi saint parce que rien d'autre ne lui est proposé, ou bien un enfant juif ou musulman à consommer du porc ? Doit-on participer au gâchis alimentaire en prescrivant aux enfants qui ne souhaitent pas consommer de chair animale de laisser sur le bord de leur assiette la partie du menu ne leur convenant pas ? Dans les cantines de la République, faut-il prendre en compte les prescriptions religieuses et, si oui, dans quelles limites ? Doit-on obliger les enfants à jeûner ou à se nourrir de façon déséquilibrée à défaut de vouloir transgresser les habitudes familiales ? De plus en plus de nos compatriotes aspirent à préserver...

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6 commentaires :

Le 20/10/2015 à 09:11, laïc a dit :

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" Depuis dix ans notre pays est régulièrement traversé par des débats sur la nature des menus scolaires, laissant ainsi bien des élus, responsables des cantines scolaires publiques, dans un grand désarroi face à ce sujet de société de plus en plus virulent.

De quel désarroi s'agit-il, et de quel sujet de société parle-t-on ? La laïcité serait-elle devenue un sujet de société, et devrait-on considérer le "désarroi" des maires dès lors qu'il s'agit d'appliquer la loi républicaine, la laïcité, socle juridique de notre société républicaine ? Restons sérieux, ce qu'il faut aux maires, c'est du courage pour appliquer la laïcité et dire "non" aux revendications religieuses de tout ordre. Au pire devrait-on créer une loi pour définir des sanctions particulières si un maire s'entêtait à ne pas vouloir appliquer dans les cantines scolaires la loi, la laïcité, dont cette proposition de loi n'est qu'un tentative de contournement. On ne contourne pas la loi républicaine, on ne contourne pas la République, on ne contourne pas l'identité juridique de la France, sinon on les abolit, et on ne veut abolir ni la République, ni la loi protectrice des droits de l'homme, au pays qui les a vus naître.

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Le 20/10/2015 à 09:20, laïc a dit :

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"Peut-on obliger un enfant catholique à manger de la viande un Vendredi saint parce que rien d'autre ne lui est proposé, ou bien un enfant juif ou musulman à consommer du porc ?"

Non seulement on peut, mais on doit, ou alors les parents d'élèves n'inscrivent pas leurs enfants dans des écoles républicaines. L'inscription à la cantine n'est pas obligatoire, mais le menu proposé, lui, l'est. Et comme la laïcité est également obligatoire, on ne peut autoriser aucun élève à s'y soustraire.

"Doit-on participer au gâchis alimentaire en prescrivant aux enfants qui ne souhaitent pas consommer de chair animale de laisser sur le bord de leur assiette la partie du menu ne leur convenant pas ?"

On ne doit, évidemment, participer en aucun cas au gâchis alimentaire en donnant la permission aux écoliers de ne pas finir leur assiette. Dans cet objectif, il sera opportun de faire signer le règlement de la cantine aux parents d'élèves, règlement spécifiant que les enfants devront manger tout ce qui est leur est proposé, sous peine de se voir définitivement exclu de la cantine (après trois avertissements, nous ne sommes pas sévères, nous sommes justes). Des millions d'enfants ne mangent pas à leur faim dans des pays du tiers-monde, ce n'est pas à la France de montrer l'exemple du gâchis alimentaire, pour des raisons religieuses, alors que la laïcité est justement là pour interdire la raison religieuse comme motif d'opposition à la loi commune.

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Le 20/10/2015 à 09:47, laïc a dit :

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"Dans les cantines de la République, faut-il prendre en compte les prescriptions religieuses et, si oui, dans quelles limites ?"

Dans les cantines de la République, il ne faut pas prendre en compte les prescriptions religieuses, est-il encore besoin de développer ?

"Doit-on obliger les enfants à jeûner ou à se nourrir de façon déséquilibrée à défaut de vouloir transgresser les habitudes familiales ?"

Là, c'est assez drôle, car c'est le menu végétarien qui sera cause de régime alimentaire déséquilibré, tandis que le menu unique assure l'équilibre alimentaire indispensable au développement de l'enfant, surtout à cet âge, où il est très dangereux de vouloir jouer avec l'alimentation des enfants en leur permettant de ne pas manger de viande ou de poisson, ce qui affectera leur croissance et leur développement intellectuel.

Pour ce qui est d'obliger les enfants à jeuner, a-t-on jamais vu l'Etat obliger les enfants à jeuner ? N'inversons pas les rôles : ce sont les parents qui obligent leurs enfants à jeuner dès lors que de la viande, notamment porcine, leur est proposée. Est-ce à l'Etat de rentrer dans ce jeu de la terreur familiale ? Car les enfants de famille musulmane sont menacés et durement sermonnés une fois de retour au domicile s'ils ont le malheur d'avouer qu'ils ont mangé du porc à la cantine, l'Etat n'a pas à cautionner ces mauvais traitements familiaux, ces menaces et cette violence, c'est inadmissible et intolérable dans une République laïque.

On pourra alors dire : "Mais justement, c'est pour éviter cette violence familiale que nous voulons mettre en place des menus végétariens !"

Réponse : "Refuser le menu unique sous ce prétexte, c'est en fin de compte admettre la violence familiale, reconnaître sa légitimité et sa pérennité, puisque les parents d'élèves, voyant que leur violence aboutit au résultat escompté, à savoir l'élimination du menu unique et de la laïcité, se sentiront conforter dans leurs revendications religieuses, penseront que leur violence est justifiée, puisque prise en compte de manière favorable par l'Etat, et ne manqueront pas de la réemployer à d'autres occasions pour satisfaire d'autres prescriptions religieuses qui auraient été contenues si l'Etat n'avait pas cédé sur le point essentiel du menu unique."

Donc, ce sera reculer (l'Etat) pour mieux sauter (les religions) : céder sur un point face aux religions, c'est s'assurer du pire avenir que l'on puisse imaginer, c'est toute la laïcité qui sera remise en cause en définitive un jour ou l'autre dans l'avenir. Résister sur le menu unique, c'est résister pour la laïcité dans son ensemble, c'est résister pour la République et ses valeurs.

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Le 20/10/2015 à 12:54, laïc a dit :

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" Celles-ci (les cantines) auront alors l’obligation de proposer un menu végétarien en alternative du menu quotidien, afin de permettre à ceux qui ne veulent pas consommer de viande ou de poisson, quel qu’en soit le motif, de se nourrir de façon équilibrée."

Je ne vois comment on pourrait se nourrir de manière équilibrée dès lors que l'on mange un repas sans viande ou poisson. Des études scientifiques ont montré que les acides aminés présents dans les viandes étaient indispensables à la santé humaine, et s'en passer délibérément reviendrait à mettre en danger la santé, la croissance, et le développement intellectuel des enfants. La République ne veut pas de cela, comme elle ne veut pas de menus séparés sur des critères philosophiques, politiques, religieux ou autres, car la République est indivisible, et ce serait la diviser que de diviser les élèves sur des critères philosophiques, politiques ou autres dans l'accomplissement d'un service public.

Par ailleurs, si le menu végétarien était l'idéal, qu'il était scientifiquement reconnu le meilleur pour la santé (ce qui est déjà une contre-vérité, mais je parle en théorie), alors c'est ce menu alors qu'il faudrait imposer comme menu unique, car jamais la République ne pourra imposer un double menu sur des considérations philosophiques à qui que ce soit, seules la santé et une nutrition équilibrée débarrassée des peurs religieuses ou des complexes idéologiques comptent. L'un des buts de la laïcité est d'empêcher le prosélytisme sournois et violent, qui divise et brise l'unité, et ce menu végétarien, à l'instar du menu religieux, favorisera le prosélytisme des parents sur leurs enfants, et la violence intra-familiale, ce que la République a pour devoir d'empêcher et d'interdire.

Ainsi, le "quel qu'en soit le motif" pose problème, car le motif est au contraire forcément en première ligne dès qu'il s'agit de refuser un repas présenté par la République. Les uns diront que c'est pour des raisons politiques, d'autres religieuses, d'autres philosophiques. Certains pourraient dire, si par malheur cette proposition de loi était adoptée : "ce n'est pas mon choix, c'est la loi, je n'ai pas à produire de motifs..." Mais la loi de M. Jego et consorts dit très bien qu'elle présente des menus végétariens obligatoires afin de permettre aux enfants de certaines confessions de ne pas déroger à certaines lois religieuses, et on ne peut donc ignorer le motif religieux comme cause de cette nouvelle loi, puisque la proposition de loi l'avoue elle-même. Donc, le menu végétarien serait donc bien un menu religieux à peine déguisé, ce que la laïcité ne peut en aucun cas admettre. La laïcité n'est pas idiote, et doit savoir si sous certaines propositions de loi ne se cache pas un motif religieux inavoué ou dissimulé. On ne joue pas avec la liberté de conscience, on ne triche pas avec elle, c'est la tranquillité d'esprit des citoyens et l'unité de la Nation française qui en découlent.

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Le 20/10/2015 à 14:31, laïc a dit :

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"La présente proposition de loi, soutenue en quelques semaines par plus de cent trente mille personnes mobilisées via Internet, vise à dépassionner ces débats en refusant l’idée de menus confessionnels et en offrant à partir de la rentrée scolaire de 2018 un choix laïc dans les cantines des écoles publiques."

Quelle valeur à cette pétition à partir du moment où on lui demande d'appuyer une proposition de loi qui demande en son préambule s'il est bon de servir du porc à des enfants musulmans ou juifs, alors qu'une vraie proposition de loi laïque ignorerait tout bonnement cet aspect de la question, en évitant bien évidemment de désigner telle ou telle religion ? (Ou est la neutralité républicaine ?) On ne peut demander une pétition que pour des lois qui n'attentent pas de manière évidente à la laïcité ou à l'indivisibilité de la République, principes constitutionnels sur lesquels on ne peut pas revenir. Or cette proposition de loi entend revenir sur ces deux points fondamentaux de la constitution, cette pétition est donc nulle et non avenue. En plus, cette proposition de loi, favorisant de manière évidente le communautarisme religieux, il sera facile, en demandant aux membres de ces communautés religieuses s'ils sont d'accord avec cette loi qui favorise leur activité religieuse, de produire une pétition signée par de très nombreuses personnes, d'autant plus que des Français athées, ne comprenant pas les enjeux de cette loi et le sens de la laïcité, seront enclines à la signer également, pour se débarrasser du problème, car "moins on pense, et plus on est heureux"... (Ce sera pour un temps seulement, car l'Histoire a montré que les personnes qui abandonnaient la pensée au nom du bonheur présent ne faisaient que favoriser les catastrophes durables de l'avenir...) Mais la solution de facilité n'est pas constitutionnelle, cette pétition serait signée par 1 million de personnes qu'elle serait encore nulle et non avenue, car demandant de revenir sur deux principes constitutionnels fondamentaux.

Pour ce qui est du choix laïc, rappelons que l'on ne peut diviser les services publics en deux selon les préférences religieuses, politiques, philosophiques, idéologiques des uns et des autres. La République est une et indivisible, il ne peut y avoir qu'un service public, imagine-t-on des bureaux administratifs pour végétariens et d'autres pour qui mange de la viande ? Cela élimine toute possibilité de choix laïc. La loi n'a pas comme vocation de séparer les citoyens français, mais de les rassembler, et avec cette proposition de loi, on est en plein dans la seconde configuration.

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Le 03/04/2016 à 16:39, laïc a dit :

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"Peut-on obliger un enfant catholique à manger de la viande un Vendredi saint parce que rien d'autre ne lui est proposé, ou bien un enfant juif ou musulman à consommer du porc ?"

Et peut-on obliger un enfant catholique, juif ou musulman à entendre en cours que la Terre n'a pas été créée par Dieu ex nihilo en 6 jours (avec repos le 7 ème ?)

Et peut-on les obliger à entendre que le mouvement humaniste duquel est né la République a mis l'homme au centre du monde et de la pensée, et non pas Dieu ?

Manger, ou entendre et apprendre un cours, quel est la différence ? L'élève doit ingurgiter la nourriture spirituelle du professeur, ou alors il fait semblant d'écouter et d'apprendre, ce qui est beaucoup plus facile finalement que de faire semblant de manger sa côte de porc au réfectoire...

Disons que l'hypocrisie religieuse vole en éclat au réfectoire, elle est facilement démasquée, tandis qu'elle peut s'épanouir en toute tranquillité en salle de cours.

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