cosignée par Valérie Boyer, Jean-Michel Couve, Marie-Christine Dalloz, Olivier Dassault, Marc-Philippe Daubresse, Jean-Pierre Door, Virginie Duby-Muller, Marie-Louise Fort, Sauveur Gandolfi-Scheit, Charles-Ange Ginesy, Jean-Claude Guibal, Jean Leonetti, Lionnel Luca, Thierry Mariani, Alain Marsaud, Alain Moyne-Bressand, Bernard Perrut, Josette Pons, Paul Salen, Fernand Siré, Michel Sordi, Guy Teissier, Dominique Tian, Patrice Verchère, Philippe Vitel & Michel Voisin
Mesdames, Messieurs, L'article 1er de notre Constitution dispose que la République française est laïque et qu'elle respecte toutes les croyances.
Le principe de laïcité est l'une des clefs de voûte du pacte républicain, qui garantit à tous les citoyens français, quelles que soient leurs convictions religieuses, de vivre ensemble dans la liberté de conscience et la liberté de pratiquer une religion.
Sans le respect du principe de laïcité, il ne peut y avoir, dans notre pays, de cohésion nationale durable.
Cent dix ans après l'adoption de la loi sur la séparation des Églises et de l'État, qui a garanti la paix publique en France, l'espace public est progressivement devenu un lieu d'expression d'appartenances et de pratiques religieuses, devant lesquelles le principe de laïcité n'a eu de cesse de reculer.
Certaines revendications ou expressions religieuses se font plus virulentes ; les exigences communautaristes se multiplient.
Certains revendiquent un droit à la...
1 commentaire :
Le 07/06/2016 à 11:28, laïc a dit :
"L’article 1 de la présente proposition de loi constitutionnelle prévoit donc d’inscrire la référence aux racines et à l’histoire chrétiennes dans la Constitution de 1958, afin de graver cette empreinte durable dans le premier article de notre loi fondamentale. Cela autorisera les pouvoirs publics à être d’autant plus intransigeants avec ceux qui s’approprient l’espace public et cherchent à imposer des pratiques cultuelles, qui méprisent autant la laïcité que la société française."
Il faudrait savoir si le mot "laïcité" a un sens réel, et quel est ce sens. Si on nous dit que l’État ne reconnaît pas les cultes, article 2 de la loi de 1905, il devient dès lors totalement impossible de se référer officiellement et par voie législative aux racines et à l'histoire chrétienne de la France. C'est la moindre des choses.
Par ailleurs, comment être intransigeant avec ceux qui entendent occuper l'espace public avec leur religion, notamment dans le cas de l'islam, car c'est cette religion qui pose le plus de problèmes pratiques à l’État laïc, si le législateur est lui-même ultra conciliant avec sa propre religion, en la reconnaissant activement dans la constitution, laquelle est le summum de l'expression publique de la loi française ? Ce n'est pas cohérent.
Tout au contraire, les communautarismes religieux de tout poil, et bien sûr l'islam, ne manqueront pas de se référer à cette reconnaissance active de la religion chrétienne par l’État pour demander des faveurs et des passe-droits supplémentaires pour leur propre foi, au nom de l'égalité.
Donc, la laïcité de l’État, c'est l’État qui ne reconnaît pas les cultes, quels qu'ils soient, et qui n'en parle donc pas, dans la constitution ou ailleurs.
Par ailleurs, le mot "laïc" est déjà inscrit dans l'article 1 de la constitution de 1958, quel est alors l'intérêt de le rajouter encore une fois dans l'article 2, d'autant plus que plus le pouvoir politique parle de laïcité, moins il l'applique, en dehors de cette folie, qui n’est même pas laïque, qu'est la chasse aux signes religieux sur les élèves et citoyens, et qui sert d'écran au fait que l’État ne fait rien contre les religions dès lors qu'elles demandent que leur pratique religieuse soit accomplie malgré les lois françaises et la laïcité (doubles menus religieux dans les cantines scolaires, circoncision, carrés confessionnels dans les cimetières...) ?
Cette volonté de faire référence une deuxième fois à la laïcité dans la constitution par le moyen d'une loi qui demande justement la reconnaissance active de la religion chrétienne laisse penser que des arrières pensées politiciennes non avouables se cachent derrière cette loi. La laïcité a comme vocation à être vraiment comprise et appliquée, et non pas à servir de notion servant à dissimuler un double langage et une politique délibérément anti-laïque.
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