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...Mitterrand, avait demandé au gouvernement d’organiser un vote à l’Assemblée. Sur le fond, disons-le sans détour, au regard des principes qui guident l’action internationale de la France depuis deux ans et demi, la décision d’engager les forces françaises en Irak est cohérente. D’abord parce qu’elle s’inscrit dans le cadre du droit international. La France intervient à la demande du gouvernement irakien. Notre pays est partie prenante d’une coalition internationale approuvée par une déclaration du président du Conseil de sécurité de l’ONU signée vendredi dernier par quarante représentants d’État. Elle opère sur la base de l’article 51 de la Charte des Nations Unies, qui consacre le « droit légitime de défense individuelle ou collective dans le cas où un membre des Nations Unies est l’objet d’une...
L’État islamique en Irak et au Levant est en passe de devenir l’une des organisations les plus riches et les plus puissantes du terrorisme international. Il a pris Mossoul, la deuxième ville irakienne, a capté des armements lourds, s’est accaparé des puits de pétrole au nord de l’Irak et au nord-est de la Syrie, et prélève l’impôt dans les régions qu’il administre. Selon certaines sources, son trésor de guerre s’élève aujourd’hui à plus de 2 milliards de dollars. L’État islamique en Irak et au Levant, l’EIIL, est d’abord et avant tout un danger pour les populations civiles d’Irak et de Syri...
Et pourtant, le peuple irakien n’a cessé de payer le prix de cette folle idée de refaçonner le Moyen-Orient en imposant la pax americana par la force. Le bilan de cette croisade moderne est dramatique. Plus de 250 000 civils irakiens ont péri, qui s’ajoutent au million d’enfants morts à cause de l’embargo, sans parler des millions de réfugiés et, notamment, du départ de plus de plus des trois cinquièmes des chrétiens irakiens...
...u et de moyens financiers supérieurs. Jamais Al Qaeda, même en Afghanistan sous le règne des talibans, à la fin des années 1990, n’avait contrôlé pareil territoire. Face aux avancées des forces djihadistes, le silence et l’inaction ne peuvent être de mise. La responsabilité de la communauté internationale est de protéger les civils et de conforter les États. Oui, il faut venir en aide au peuple irakien sous le joug du fanatisme ! Oui, il faut apporter une aide militaire à ceux qui résistent aux djihadistes ainsi qu’un soutien politique, humanitaire, économique, mais pas n’importe comment et certainement pas sous un commandement américain et sous tutelle de l’OTAN. La lutte indispensable contre la barbarie des djihadistes aurait dû réunir l’ensemble de la communauté internationale, sous l’égide...
...ntion en Irak, ne risquons-nous pas de renforcer le prétendu État islamique en lui donnant la reconnaissance qu’il attend ? Ne nourrissons-nous pas le cercle vicieux de la haine et de la frustration qui animent les combattants de Daech, ces assassins qui n’ont rien à voir avec l’islam, qu’ils instrumentalisent ? De la désastreuse intervention en Libye au bourbier afghan, en passant par le fiasco irakien, les interventions occidentales ont fait l’étalage de leur inefficacité, en délitant plus encore des États fragiles et en armant nos ennemis de demain. Monsieur le Premier ministre, vous comprendrez, dans ces conditions, les réserves qui conduisent les députés Front de gauche à la plus grande prudence. Nous avons soutenu l’intervention au Mali, car le combat contre le terrorisme ne supporte pas ...
...opposition modérée. Ainsi, à l’heure où nous parlons, les peuples du Tigre et de l’Euphrate sont pris entre le marteau et l’enclume, entre une dictature de la terreur d’un côté, et un califat de la barbarie de l’autre. Face à cette situation, le Président de la République, chef des armées, a décidé, au nom de la France, de répondre favorablement à l’appel à l’aide que lui ont lancé les autorités irakiennes pour lutter contre Daech, un mouvement terroriste dont la cruauté n’a d’égale que la prédation territoriale. Contrôlant aujourd’hui près d’un tiers des terres syriennes et irakiennes, il agit tel un rouleau compresseur emportant toute opposition sur son passage, avec pour objectif de s’emparer de l’ensemble des pays du Levant : l’Irak, la Syrie, la Jordanie, le Liban. Grâce à sa mainmise sur ...
...en militaire, d’autres ont opté pour une assistance humanitaire ou financière. Pour ce qui est de la France, monsieur le Premier ministre, nous nous félicitons qu’elle continue d’acheminer des convois humanitaires en direction des réfugiés. Nous nous félicitons qu’elle continue de procéder à la formation et à la livraison d’armes auprès des combattants kurdes, les peshmergas, et auprès de l’armée irakienne, aussi longtemps que nécessaire. Nous souhaitons aussi que la mobilisation autour de toutes les minorités chassées et pourchassées se poursuive – chrétiens d’Orient, arméniens de Syrie, yézidis, chiites, turkmènes et shabaks, kakais et mandéens sabéens. Tous doivent savoir notre soutien ; après avoir cité leur nom ici, nous devons agir et mobiliser la communauté internationale pour protéger leu...
...bes unis. Par ces vols de reconnaissance, mais aussi par les moyens satellitaires déployés, la France gardera, au sein de l’action internationale actuellement à l’oeuvre, toute sa liberté d’appréciation. Nos moyens de renseignement seront précieux pour identifier des cibles stratégiques et tactiques, au profit de nos forces comme de celles des membres de la coalition – en premier lieu, les forces irakiennes – pour lutter contre Daech et ses affidés. Chaque fois que nous engageons nos soldats et nos moyens militaires nous devons garder cette liberté : c’est fondamental. C’est cette même liberté d’appréciation qui nous avait manqué lors de la guerre du Golfe, et qui avait poussé Pierre Joxe à créer la Direction du renseignement militaire il y a deux décennies. C’est cette capacité autonome qui nou...
...nous avons pu en affronter autrefois. Cette organisation ne vit pas dans l’ombre : elle a pris le pouvoir sur des provinces et des villes. Elle a des moyens financiers, avec les revenus tirés de la vente de pétrole. Elle a une assise territoriale, qu’elle veut étendre en bousculant les frontières si fragiles du Moyen-Orient. Elle détient de puissants moyens militaires tirés – en partie – du chaos irakien. Elle a une connaissance intime de nos sociétés et de nos points de vulnérabilité. Elle s’appuie sur des groupes vassaux qui nous défient directement, comme en Algérie où l’un de nos compatriotes est menacé d’exécution. Monsieur le Premier ministre, tout doit être entrepris pour sauver Hervé Gourdel, vers qui vont, à cet instant, toutes nos pensées. Mais nous ne pouvons pas céder aux ravisseurs. ...
Il faut donc intensifier la mobilisation diplomatique et battre le rappel. L’action de la France répond à une demande formelle des autorités irakiennes, mais cela ne nous dispense pas de passer par le Conseil de sécurité des Nations unies.
...mique et Bachar al Assad seraient des alliés objectifs. Je mesure l’argument, mais je vois aussi l’impasse. Qu’on le veuille ou non, le combat contre l’État islamique ne sera victorieux que s’il est livré sur tous les fronts et sous toutes ses formes. Dans les airs, nous faisons le travail, mais c’est sur le terrain que la victoire décisive devra être obtenue par les peshmergas Kurdes et l’armée irakienne, et, le moment venu, avec l’appui des tribus sunnites qu’il faudra convaincre.
...nelle est fragile. Lors de la conférence de Paris, le 15 septembre dernier, le Président de la République a écarté « toute implication » de la France – je le cite – dans des bombardements en Syrie. Qu’en est-il maintenant ? La position de la France est-elle toujours la même ? Lors de sa conférence de presse de jeudi dernier, il s’est montré déterminé, évoquant autant la sécurité des populations irakiennes que celle des populations françaises. Mais l’offensive de Daech fait courir un vrai risque d’extension du conflit aux pays voisins de l’Irak, ce qui aurait pour conséquence de mettre en danger des populations au Liban et en Jordanie, qui vient d’ailleurs de fermer sa frontière. On sait, mes chers collègues, que l’Arabie saoudite a renforcé ses positions militaires le long de sa frontière avec ...