Interventions sur "médecin"

28 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Debré :

…parce qu’il m’est arrivé, en tant que médecin, de réanimer quantité de jeunes femmes et de jeunes hommes, mais aussi des personnes plus âgées, qui avaient tenté de se suicider et qui, une fois réanimées, m’ont tout simplement remercié, en me disant que leur passage à l’acte était un appel à l’aide. Faut-il laisser ces personnes mourir, parce qu’elles ont écrit une lettre ? Je n’en suis pas sûr.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Delaunay :

...uérir. Je sais de manière certaine qu’on ne connaît le courage du soldat que sur le champ de bataille. Je sais que, comme nous ignorons le jour et l’heure de notre mort, nous ne savons pas grand-chose, si ce n’est rien, de ce que nous serons nous-mêmes, de ce que nous penserons ou voudrons ce jour-là, à cette heure-là. Je sais que s’il ne s’agit pas aujourd’hui d’écrire une loi à destination des médecins et des soignants, ce sont eux qui, très majoritairement, « feront le job », lorsque ce jour et cette heure seront venus. Or ils ne peuvent être contraints par des directives qui ne correspondent en rien à ce qu’ils ont connu du malade au cours des dernières semaines et des derniers mois, c’est-à-dire dans le feu de l’ultime combat. Je sais qu’il n’est pas humain de mourir seul, et que le droit ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé Mariton :

La sédation terminale est pratiquée aujourd’hui, comme chacun sait. Il s’agit toujours d’une décision, d’un choix, d’un dialogue difficiles, entre le patient, son entourage et le médecin. Faut-il, et jusqu’où, préciser et expliciter les choses ? Jusqu’à quel point faut-il préciser le droit ? Et à quel moment considère-t-on que nous sommes dans des matières humaines si délicates que c’est au patient, quand il le peut, à son entourage et à son médecin que revient l’ultime responsabilité ? Quel est exactement le droit du malade ? Parle-t-on d’ailleurs ici d’un droit du malade ou d’...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Touraine :

...souvent bien trop courte de deux à trois semaines. Le texte proposé apporte nombre d’améliorations et il faut rendre hommage à Alain Claeys et Jean Leonetti pour les multiples auditions effectuées, pour le travail de synthèse et pour la recherche d’une convergence. Point important, il met la personne concernée au centre des diverses mesures législatives préconisées et non plus les soignants, les médecins notamment. La proposition de loi apporte des droits supplémentaires : le droit à être entendu – la volonté de chacun, exprimée dans les directives anticipées, doit être suivie ; le droit à ne pas souffrir grâce à une application étendue des traitements antalgiques et sédatifs ; le droit à la sédation profonde et continue jusqu’au décès ; le droit à bénéficier effectivement de soins palliatifs s...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Touraine :

À titre personnel, comme beaucoup de médecins, je serai soulagé et fier d’exercer mon activité au service des malades et selon leur volonté, à toutes les phases de leur vie et de leur mort, sans avoir à rechercher des subterfuges ou des solutions hypocrites. Ceux qui, comme moi, ont affronté les agonies douloureuses des jeunes malades du sida dans les années quatre-vingts, des patients cancéreux ou des enfants atteints de maladies mortelles...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Frédéric Poisson :

...ance que la société entière place dans le corps médical. Et parce qu’il est le seul à disposer de l’expérience, de la science et de l’art médical suffisants pour estimer les situations, le corps médical doit rester le pivot de ce moment particulier de la fin de vie, même si cela comporte un risque, car personne n’est infaillible et que certains cas sont insolubles. Il y eut dans l’histoire de la médecine en France, durant la période extrêmement trouble des années vingt et trente, ce qu’on a appelé la querelle des « incurables » : l’hôpital faisait alors le tri parmi les malades atteints de cancer entre ceux qu’il pouvait soigner et ceux qu’il ne pouvait pas soigner. Des médecins se sont opposés, en particulier à Toulouse et à Bordeaux, où le cancer a commencé d’être soigné. On triait ainsi les p...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Mazières :

... est une valeur supérieure à toutes les autres. Fragiliser ce principe en instituant un droit à la sédation profonde, c’est poser des cas de conscience terribles aux proches et au corps médical. Aujourd’hui, la loi de 2005 permet d’accompagner dignement les personnes dans leurs derniers jours. Cependant, une différence fondamentale subsiste – Bernard Debré l’a exprimée tout à l’heure en tant que médecin avec beaucoup de clarté – entre, d’une part, devoir utiliser pour lutter contre la douleur des doses de morphine si élevées qu’elles entraînent un arrêt cardiaque et, d’autre part, l’article 3 de la proposition de loi de nos collègues, qui dispose que la sédation terminale ne peut être dispensée qu’accompagnée d’un arrêt de l’alimentation et de l’hydratation du patient. On comprend bien qu’il ne ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Mazières :

Pourquoi ignorer que cette volonté de tout maîtriser de la vie, y compris la mort, est la porte ouverte à une vision terriblement utilitaire de l’homme ? Quand les digues des fondements de la médecine sautent, Le Meilleur des mondes n’est pas très loin. Chers collègues, je suis conscient que chacun d’entre nous parle aujourd’hui avec sa propre expérience de la vie et sa propre expérience de la mort de ses proches, et je respecte nos différences sur un sujet aussi personnel. Permettez-moi cependant de conclure mon propos en citant Etty Hillesum : « […] sacrifier dès maintenant à la mort un mo...